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Wild Beasts

Paris, Nouveau Casino - 18 février 2014

Live-report par Julien Soullière

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Ce sera donc mon second rencard avec l'édition 2013 du FIREWORKS! Festival, après une initiation des plus agréables la semaine passée, au Trabendo. Toutes les premières fois ne sont donc pas à enterrer, à défaut d'être inoubliables.

Avec Wild Beasts, il y a de l'amour dans l'air, et pas qu'un peu. Ces mecs-là me bouleversent, c'est comme ça. Je ne les ai vus sur scène qu'une seule fois, à la Cité de la Musique, et les savoir de retour en ville, un nouveau disque sous le bras, c'était tout simplement une très bonne nouvelle. Le Nouveau Casino pouvait compter sur moi, j'étais prêt. Classiques du groupe révisés, nouveaux morceaux bien calés dans la caboche, ne restait qu'à passer porte et videur.

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CHINOI viennent de mettre la touche finale à leur set. Un set bardé d'électronique, puissant, aux effets parfois trop appuyés, en atteste une voix à la limite du crispant. C'est moins fin que Wild Beasts, c'est sûr, mais ça aura toujours le mérite de réveiller ceux que ça n'irrite pas totalement. Accoudé au zinc, je sirote ma bière en pariant sur la setlist du soir. Discuter avec soi-même, ça a parfois un petit quelque chose d'étrange.

Il est un peu plus de 21h quand apparaissent enfin Hayden Thorpe, Ben Little, Tom Fleming et Chris Talbot. Les quatre mousquetaires, les porte-drapeaux du comté de Cumbrie. Comme à l'habitude, l'assistance y va de ses beuglements, ce qui a pour conséquence de faire sourire les membres de la troupe qui, tous très discrets, s'installent tranquillement derrière leurs instruments respectifs. On y est, ouvrez les yeux, câblez vos oreilles.

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En ce 18 février, le son est bien décidé à élever la voix, et les basses sont suffisamment musclées pour faire frissonner la structure métallique soutenant la mezzanine qui me surplombe à cet instant. Le bruit, bien désagréable sous l'arcade, me pousse à m'extirper de mon camp de base, direction la scène. Une entreprise on ne peut plus difficile au vu du nombre de convives, car oui, la salle est chargée de monde, d'individus prêts à en découdre avec les nouvelles compositions du groupe, et à se délecter de l'ambroisie qui ne manquera pas de s'échapper des hits signés Wild Beasts.
J'avoue, j'attendais un titre parmi les plus connus et donc fédérateurs, mais c'est un quasi inconnu (il a été dévoilé il y a quelques jours à peine) qui aura l'occasion d‘ouvrir le bal ce soir. Et à dire vrai, c'est un choix d'une évidence absolue : non seulement Sweet Spot est l'un des meilleurs moments de Present Tense, mais il est aussi la parfaite synthèse de ce qu'on aime à aimer chez Wild Beasts : un riff de guitare malicieux et profondément dansant, des touches électroniques savamment dosées, une extraordinaire complémentarité vocale entre Hayden Thorpe et Tom Fleming, des chœurs volants, et une ambiance toute en nuances. Le public répond présent, les festivités sont désormais lancées.

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Au final, ce sont donc cinq titres issus de Present Tense qui seront proposés aux parisiens ce soir. Parmi eux, Mecca, porté par des percussions puissantes et le falsetto céleste de Thorpe, ou encore A Dog's Life, à qui le live va extrêmement bien au teint, son incroyable lyrisme se voyant ici exacerbé pour lui faire toucher du doigt l'Olympe. Si le nouvel album fait la part belle à l'électronique, ce qui fait le charme de Wild Beasts, cette folie douce, ce lyrisme fait pop, tout est là, bien là, et le groupe ne se trahit ni lui, ni personne.
Du reste, le groupe s'en tient à ces classiques, de Reach A Bit Further, à Hooting & Howling, en passant par le formidable The Devil's Crayon. Le public les connait sur le bout des doigts, tous, et il suffit bien souvent d'un demi-accord pour que celui-ci exulte. Il y en a toujours un pour ne connaitre que le titre le moins undeground d'une discographie, et vous imposer la vue de son smartphone tout le morceau durant pour en tirer une vidéo au rendu éminemment médiocre, mais ça, je suppose qu'on peut difficilement l'empêcher.
Peu loquaces, mais souriants, visiblement touchés par l'accueil chaleureux réservé par leur public, Wild Beasts assurent le show, sont parfaitement en place (l'harmonie entre son et mouvements des corps est un délice), et il ne nous restera alors qu'à regretter la courte durée du set, une petite heure à tout casser.

Ils l'ont dit ce soir, ils reviendront à Paris avant l'été. Le 16 avril, au Trabendo. On espère alors qu'ils nous en donneront plus. Beaucoup plus. En tout cas, rendez-vous est pris.
setlist
    Sweet Spot
    Reach A Little Bit Further
    Mecca
    Devil's Crayon
    Pregnant Pause
    Hooting & Howling
    A Simple Beautiful Truth
    This Is Our Lot
    A Dog's Life
    Bed Of Nails
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    Wanderlust
    All The King's Men
    Lion's Share
photos du concert
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