The Duke Spirit

Lancées le mois dernier, les Inrockineries, soirée rock mensuelle organisée à la Maroquinerie de Paris, changent déjà de nom : il faudra désormais parler d'Inrocks Indie Club. Le principe reste quant à lui le même, à savoir proposer lors de chaque édition une affiche de qualité regroupant un jeune groupe étranger prometteur avec un « correspondant » français. C'est ainsi que l'affiche du mois d'octobre regroupait ce jeudi The Duke Spirit et les jeunes grenoblois de Rhesus pour une soirée des plus prometteuses !

Vainqueur du concours CQFD 2004 et auteur d'un premier EP acclamé par la presse et le public, le jeune trio français profite en effet de cette date parisienne pour présenter son premier album disponible depuis le début du mois, Sad Disco.
A la lumière de leur prestation, on se demande par quel miracle ces jeunes gens ont bien pu s'attirer autant de sympathie au cours des derniers mois. Certes l'énergie déployée fait plaisir à voir, mais les compositions sont pour la plupart faiblardes et les mélodies peu inspirées. Le court set de Rhesus - environ 40 minutes – tournerait presque à la torture au fur et à mesure que les minutes s'écoulent, seuls les titres Bikini Test et Sad Disco, futur single de la formation, sortant du lot.
Acclamé par quelques fidèles en fin de set, le groupe se permet un rapide rappel au cours duquel le seul Shooting Star sera joué. A la vue et l'écoute de ce groupe présenté comme une des révélations des derniers mois, on comprend mieux pourquoi le rock français se porte si mal. A oublier très vite !

En dépit d'une salle finalement peu remplie, The Duke Spirit ont quant à eux proposé une prestation nettement plus agréable. La musique des cinq anglais n'est sans doute pas la plus originale qu'il ait été donnée d'entendre ces dernières années, mais leur maîtrise scénique et le nombre important de compositions de qualité dans leur catalogue en font un groupe à suivre.
Menée par la pétillante Liela Moss, la formation trouve rapidement ses marques sur scène tout en enchaînant ses principales compositions (Dark Is Light Enough, Lion Rip, Cuts Accross The Land...) et en testant également trois titres inédits : Dog Roses, Got Me On A Hood et Born Under The Same Stars.
On retiendra notamment de ce concert le grand moment que fut l'enchaînement quasi parfait de Red Weather avec Love Is An Unfamiliar Name, ainsi qu'un rappel peu improvisé mais on ne peut plus efficace au cours duquel Bottom Of The Sea puis Stubborn Stitches terminèrent le travail débuté 70 minutes plus tôt de fort belle manière. Le seul regret né de ce premier concert en France très réussi restera au final l'absence de Darling, You're Mean.

Osant le pari de présenter avant tout des groupes en devenir, les Inrockineries ont, malgré la performance décevante de Rhesus, visé juste avec The Duke Spirit. Rendez-vous est donc pris le 17 novembre pour la venue de The Ordinary Boys et One/Two !