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James Walsh

Paris, Trianon - 7 mars 2014

Live-report par Maxime Canneva

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La carrière solo : effet de mode ou second souffle nécessaire ? En voilà une question pertinente face à la recrudescence actuelle du nombre d’artistes décidant de quitter leur groupe d’origine pour se jeter seuls à l’eau.
Mais concernant James Walsh, ex-frontman de Starsailor (dont le groupe a décidé de prendre une pause il y a maintenant cinq ans), la réponse est toute trouvée : en perte de vitesse avec son groupe, le britannique a décidé d’explorer seul de nouveaux horizons sans contraintes imposées à son songwriting.

Prêt à livrer son véritable premier album solo le mois prochain, James Walsh a fait une halte par la capitale à l’occasion de trois concerts dans la salle du Trianon, en ouverture du blockbuster américain OneRepublic.
Et en arrivant à 19h devant le fameux théâtre du boulevard de Rochechouart, pour la deuxième des trois dates parisiennes, on se rend vite compte que si la salle affiche complet ce soir, c’est avant tout grâce à la présence des dits-américains. Au vu de la moyenne d’âge peu élevée et de la présence fortement féminine, on pousse d’ailleurs un ouf de soulagement en sentant les boules quies au fond de sa poche.

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A 19h30 James Walsh fait irruption sur une scène entièrement épurée : seule une guitare acoustique l’accompagnera au cours de son set ; aucune trace d’un autre musicien ou instrument. Cette mise en scène élémentaire, presque monacale, alliée à l’ambiance feutrée du Trianon est tout à fait propice aux mélodies tantôt intimiste, tantôt légèrement pop du britannique.
Celui-ci démarre son set par le morceau d’ouverture de son nouvel album : Turning Point. L’ambiance acoustique dénuée de fioritures permet de nous rappeler que si Starsailor a pu rencontrer de si gros succès par le passé, c’était avant tout grâce à la voix très pure de James Walsh, ici parfaitement mise en valeur.

Beaucoup de titres de Starsailor seront d’ailleurs également joués ce soir : Tell Me It's Not Over (dont la fin est mixée avec le Kids de MGMT pour un rendu tout à fait réussi), le très beau Silence Is Easy... Et bien entendu l’hymne vieille d’une décade Four To The Floor, pour laquelle James Walsh rappelle : « Ce titre a été numéro un en France il y a plusieurs années, peut-être certains d’entre vous s’en souviennent » et qui suscitera comme réaction le surgissement d’une forêt de smartphones au sein du public.

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Les morceaux du nouvel album sont également à l’honneur, et bien que ceux-ci ne soient pas entièrement novateurs, leur rendu est tout à fait réussi. Nous sommes bien loin des grandes salles dans lesquelles Starsailor ont pu jouer il y a quelques années, mais pour autant la passion semble toujours autant habiter James Walsh qui semble prendre un réel plaisir à jouer devant cette assemblée plus réduite. Et même si cette dernière n’était pas venue pour lui en premier lieu, Mr Walsh prend la peine de la remercier de son accueil chaleureux.

Le concert s’achève au bout d’une demi-heure seulement, après une reprise réussie de Lean On Me de Bill Withers et après des remerciements de rigueur envers OneRepublic. James Walsh s’éclipse alors de la scène qui se retrouve cachée par un grand drap blanc.
La température monte d’un coup dans la salle et dans le public, où l’on recensera un malaise avant même le début du concert de OneRepublic. Les balances de ces derniers suffisent à faire pousser à la fosse des cris inconsidérablement aigus qui atteindront leur paroxysme lors de l’arrivée sur scène du groupe, qui restera caché derrière son drap durant le premier titre.
A la tombée de celui-ci, le mauvais goût envahit la salle entière, à base de fumigènes, mur de LED criard et chanteur chapeauté proclamant dès le second titre qu’il s’agit vraiment de loin de leur concert préféré. La foule quant à elle semble captivée, hurle à la mort et reprend en cœur tous les titres des américains.

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Au passage, si parmi les lecteurs de cet article certains ont un attrait spécial pour la sociologie, ils sont invités à réfléchir à l’engouement général (ici au bas mot 80% de la salle) menant à regarder un concert entier derrière l’écran de son téléphone portable. br/>
Mon estomac commençant à crier famine et ma dévotion professionnelle ayant atteint sa limite, je me retire au bout de quatre titres, devinant que le final se fera sous une très originale pluie de confettis, certains ayant en effet décidés de se faire la malle avant l’heure.
La soirée se terminera dans un fast-food non loin de la salle de concert, où j’en viendrai à la conclusion que le burger/frites est à la gastronomie ce que OneRepublic est à la musique rock : gras, lourd et peu digeste.
setlist
    Turning Point
    Tell Me It's Not Over
    Silence Is Easy
    Better Part Of Me
    That Man
    Four To The Floor
    We Could Try
    Lean On Me (Bill Withers cover)
photos du concert
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