logo SOV

Paul Thomas Saunders

Paris, Café de la Danse - 8 mars 2014

Live-report par Cyril Open Up

Bookmark and Share
Les terrasses des cafés débordaient, la circulation était presque difficile sur les trottoirs du quartier de la Bastille ce soir-là. Pas grand-chose d'étonnant pour un samedi soir, tu me diras ... Sauf qu'en ce 8 mars, la capitale célébrait le premier jour du printemps, plutôt précoce. En avance, c'est un peu ce qui pourrait caractériser également l'ensemble de cette soirée. Tout d'abord les portes qui s'ouvriront dès 19h00 alors que la belle journée inciterait plutôt à flâner et lésiner encore un peu dans les environs. Ensuite, le concert qui nous intéresse, qui débutera à 19h30 trébuchantes. Mais également si l'on se fie à l'âge pas très avancé de l'artiste du jour, qui affiche à peine 25 ans au compteur.

SOV

Alors que la salle se remplit doucement dans l'attente de la montée sur scène des stars de la soirée, les américains de The Head And The Heart, le délicat exercice de préparer le terrain a été confié au jeune Paul Thomas Saunders qui s'avance, seul derrière le micro, avec sa guitare en bandoulière. D'entrée de jeu, il s'excuse pour son français pathétique et nous confie que le public de notre pays a toujours été le meilleur envers lui, écoutant sa musique avec attention sans discuter et cela se vérifiera d'ailleurs encore ce soir lors de son très court set de vingt-cinq minutes à peine.

La prestation rentre directement dans le vif du sujet avec le titre Good Time Rags And Requiems issu de son premier EP Lilac And Wisteria. Le jeune homme est concentré, fermant les yeux tout en grattant les cordes de sa guitare électrique et en déclarant les paroles plaintives de sa composition. Il ondule de tout son corps, imprimant des mouvements de haut en bas provoqués par ses extrémités inférieures qui passent leur temps à hésiter entre la position à plat et celle de la pointe des pieds. Paul Thomas a l'air un peu tendu mais sa voix, elle, est bien en place. Puissante et pure, elle alterne douceur et cris éreintés qui nous transpercent. Il n'est pas très étonnant de trouver dans la presse des articles qui osent la comparaison avec Jeff Buckley ou encore Thom Yorke. Même tout seul, il parvient à instaurer une tension palpable dans la salle. Les personnes présentes se laissent emporter par sa présence.

SOV

Pour Howl And Kill, il troque l'électrique contre une guitare sèche. L'assistance, captivée, se tait et déguste. Vient ensuite le moment du titre l'ayant fait connaître, Appointment In Samarra, immortalisé par La Blogothèque dans les décombres de la célèbre discothèque Les Bains peu avant sa destruction. Les « the blood is in your hands, the bodies on the ground around us » résonnent aux quatre coins de la pièce et nous saisissent. Les gorges se serrent à l'écoute de cette morbide chanson. Le temps de conclure avec le poignant The Trail Remains Unseen tiré de l'EP Descartes Highlands est arrivé. Vêtu de sa veste grise, d'un pull bleu marine et d'un T-shirt blanc, Paul Thomas Saunders continue de nous subjuguer de par son délicat jeu de guitare contrebalancé par sa voix qui s'envole dans de déchirantes déclamations qui alternent avec des moments plus posés.

En l'espace de cinq chansons, Paul Thomas Saunders nous a convaincus de son talent et est parvenu à nous embarquer avec lui pour s'arrêter sur la planète émotions. Les spectateurs du Café de la Danse ont eu ce soir le privilège d'être en présence d'un futur grand songwriter et lui ont réservé l'accueil qu'il méritait. Il ne reste plus qu'à espérer que ces promesses se concrétiseront lors de la sortie de son premier album dans quelques semaines.
setlist
    Good Time Rags And Requiems
    The Demons Between Us
    Howl And Kill
    Appointment In Samarra
    The Trail Remains Unseen
photos du concert
    Du même artiste