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Nick Mulvey
Luke Sital-Singh

Paris, Café de la Danse - 10 juin 2014

Live-report par Mélodie

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Le Café de la Danse est une salle très agréable car petite, une salle à échelle humaine qui permet un vrai lien plus étroit avec l'artiste. C'était donc l'endroit parfait pour présenter Nick Mulvey à son public parisien. Le jeune anglais de 28 ans est un des nouveaux noms de la scène anglaise folk. Mais un folk dépoussiéré qui emprunte beaucoup au jazz et au rythme africains.

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Ce soir, le Café de la Danse est extrêmement discipliné. Très scolaire, le public s'est assis sur les gradins de la salle et pas un petit doigt ne bouge. C'est dans cette atmosphère calme que débute la première partie, assurée par un petit nouveau, Luke Sital-Singh. Ce jeune londonien, sous ses airs de premier de classe, caché derrière ses grosses lunettes, semble bien plus à l'aise pour jouer de sa guitare que pour affronter un public. Il interprète presque chacun de ses titres les yeux fermés mais avec une ferveur qui hypnotise. Le jeune anglais nous sert des chansons folk, de l'ordre de celles qui s'écoutent lorsqu'on a le coeur gros. Les trémolos de sa guitare nous émeuvent les deux premières chansons, mais au bout d'un moment, il faut avouer qu'ils donnent franchement le cafard. Luke Sital-Singh manque pour le moment d'un peu d'originalité. Son folk ressemble beaucoup trop à tout ce qu'on peut l'entendre. En somme, une première partie assez mitigée. Mais la suite devrait réchauffer l'atmosphère.

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Le Café de la danse est quasi plein pour accueillir Nick Mulvey qui en fait voyager plus d'un avec son premier album, First Mind, fraîchement sorti le mois dernier. Ce soir, Nick Mulvey est accompagné de quatre comparses, l'un à la batterie, un autre au synthé, et un troisième à la contrebasse électrique. La quatrième est une jeune femme qui assure les choeurs et joue parfois de curieux instruments dont on n'aurait jamais soupçonné l'existence.
D'emblée, Nick Mulvey fascine par son jeu de guitare faisant irrémédiablement penser à celui du jazz manouche. Il faut dire que le jeune anglais n'en est pas à son premier essai. Avant de se lancer dans une carrière solo, il faisait partie du groupe de jazz Portico Quartet. Cette influence se ressent énormément sur sa prestation. La musique de Nick Mulvey donne des envie d'ailleurs. Ce dernier a puisé son inspiration dans dans la musique africaine et sud-américaine. Chaque titre est un enchantement pour les oreilles et la promesse d'un voyage. Nick Mulvey nous prend la main et nous emmène dans son monde aux paysages exotiques. On se surprend à dodeliner de la tête, les yeux fermés, et le bassin qui penche de gauche à droite.

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A un moment, ses musiciens se retirent de scène pour le laisser seul avec sa guitare. S'ensuit un moment très doux, d'une pureté sans égale qui vient confirmer tout le talent de cet artiste entier. Les musiciens sont de retour pour la chanson la plus attendue. Nick Mulvey n'en revient toujours pas du succès de Cucurucu qu'il a interprété « au moins quinze fois » lors de ses passages dans les radios françaises. Le single, qui est déjà sur les lèvres de tout le monde, donne envie de courir sur une plage les cheveux aux vents. Le succès est tel que Nick Mulvey revient une nouvelle fois malgré un premier rappel. Il nous offre une dernière chanson qui vient caresser une nouvelle fois notre coeur.

Nick Mulvey est définitivement un artiste de grand talent qui hypnotise par son jeu de guitare mêlant plusieurs influences. Car, finalement, la richesse de sa musique vient de ce mariage de jazz, de sonorités africaines et de folk. Voici un artiste à écouter lorsque l'on ne peut plus voir Paris et que l'on rêve de bout du monde.