Après un rendez-vous raté l'an dernier à Rock en Seine, c'est avec une joie non dissimulée que nous avons appris il y a quelques semaines la venue de
The Pastels à Paris. Se dire qu'ils joueront
Slow Summits, leur dernier album paru l'année passée, accompagnés, en premier partie et en DJ set, de M. Jarvis Cocker, on ne pouvait rêver mieux.

La Gaîté Lyrique s'est donc ce soir transformée en Mecque de la twee pop pour accueillir les Glaswégiens. La moyenne d'âge du public traduit la nostalgie d'une époque révolue. Alors que
Jarvis Cocker, leader ô combien charismatique de Pulp, débute son DJ set, Stephan McRobbie discute quant à lui avec ses fans de longue date, se prêtant avec plaisir aux séances photos tout en gardant la discrétion qu'on lui connaît.
La jauge de spectateurs est aujourd'hui loin d'être au plus haut et un rideau a même été tiré pour éviter l'impression de vide. Néanmoins, les visages radieux se multiplient pour assister au DJ set royal concocté par Jarvis. D'un
Rebel, Rebel version bossa nova à une reprise de
Crazy In Love par Anthony And The Johnsons, Jarvis Cocker ose le mélange des genres. Toujours aussi classy dans son costume seyant, il reste concentré sur ses vinyles durant tout son set. Stephen viendra régulièrement sur scène lui amener un verre de rouge et le regarder de façon presque admirative. La simplicité et la complicité de ce début de soirée laissent augurer une soirée à l'image du groupe de Glasgow : soft and sweet.

Le lancement des soirées « Classix Nouveaux » par le magazine Magic débutait donc par la venue de The Pastels, jouant leur dernier album,
Slow Summits ; comment réussir une meilleure entame ? En effet, The Pastels, c'est un peu le groupe de l'ombre réunissant un noyau dur de fans, ayant tous fait le déplacement pour un concert événement. Les Écossais ont toujours, depuis leurs débuts il y a de cela une trentaine d'années, su rester discrets et humbles malgré l'influence qu'ils ont insufflé au milieu musical, The Jesus And Mary Chain en tête de liste.
Loin de prendre la grosse tête, c'est avec la flemme et la désinvolture qu'on leur connaît que Stephen et Katrina arrivent sur scène, accompagnés d'une trompettiste, d'un joueur de flûte traversière (tous deux également au clavier), d'un guitariste et d'un bassiste. Stephen commence par expliquer que cet exercice est nouveau pour eux et qu'il n'est pas sûr du résultat, certains morceaux n'ayant pas été pensés pour être joués en live. Il s'excuse donc au préalable pour l'approximation dont nous serons les témoins privilégiés.
C'est Katrina, cachée derrière sa batterie, qui ouvre le bal tout en douceur avec
Secret Music. The Pastels vont donc dérouler pendant une heure la dizaine de titres de leur album attendu pendant des années. Comme nous pouvions le penser, la sauce prend d'emblée : Katrina est précise comme un métronome tandis que Stephen chante toujours de façon aussi approximative. La trompette et la flûte traversière sont au cœur des compositions et enveloppent les mélodies fragiles.
Check My Heart suivi de la sublime
Summer Rain sont l'apogée de cette session, alternant chant masculin et féminin. C'est doux, sensible.

Le public semble dans un état de grâce : sourires béats et dodelinements de la tête sont quasi impossibles à réprimer.
Voilà, le dernier titre de
Slow Summits est maintenant achevé et tous espèrent que le groupe jouera quelques morceaux piochés dans leur discographie. Notre vœu sera exaucé pour une remontée dans le temps. Le set s'électrifie et s'électrise un peu plus, montrant la face plus rythmée du groupe, moins présente sur
Slow Summits. Les classiques ne sont pas épargnés, pour notre plus grand plaisir.
Quelques remerciements et une satisfaction unanime clôtureront cette première édition lancée par Magic. Il sera difficile d'atteindre la performance proposée ce soir par The Pastels. En un mot : mythique.