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The Pastels

Slow Summits

The Pastels - Slow Summits
Chronique Album
Date de sortie : 27.05.2013
Label : Domino Records
4
Rédigé par Amandine, le 27 mai 2013
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Certains groupes, pour de sombres raisons dépassant l'entendement, accèdent un peu malgré eux à un statut culte ; leur discographie, idolâtrée par d’exubérants fanatiques, est quasiment sanctifiée tandis que chacune des apparitions télévisées ou des interviews des messies sont louées. Tout ce tapage, c'est un peu l'histoire de The Pastels, à la différence près que le star system n'a jamais vraiment été leur tasse de thé. Héros malgré eux, ils sont devenus, en une poignée d'albums, l'égérie de la scène de Glasgow. Après quatre sorties studio, une bande originale de film (The Last Great Wilderness) et un split album avec les Japonais Tenniscoat, c'est sous un line-up réduit (le groupe se composant dorénavant de Stephen Pastel et Katrina Mitchell) que The Pastels dévoilent aujourd'hui leur divin Slow Summits, seize longues années après Illumination.

S'il fallait retenir un moment de la carrière de The Pastels, ce serait sans aucun doute la sortie d'Up For A Bit With The Pastels, leur premier album, datant de 1987. Dès l'entame sur Ride, on découvrait que ce chant, empreint de faussetés mais chargé d'un je-ne-sais-quoi, contenait à la fois un grain de folie et une musicalité hors norme. Depuis une quinzaine d'années, à la manière de The Vaselines ou des Moldy Peaches, ils enchaînent les mélodies accrocheuses et bancales et leur fragilité pallie à toutes les limitations techniques. Le problème, c'est que lorsque l'on balance une telle bombe en guise de premier album, les auditeurs ont parfois tendance à se faire une idée de ce que pourrait être un nouveau disque de The Pastels et trop d'attentes risquent de tuer dans l'oeuf ce Slow Summits pourtant splendide.

Conçu sur plusieurs années, avec une idée très précise de ce qu’ils en attendaient, rien, dans ce grand retour, n’a été laissé au hasard ; faisant appel à John McEntire, membre des brillants Tortoise, The Pastels ont à nouveau cherché à trouver un son à la fois chaud et imparfait, poursuivant leurs idéaux dans un franc esprit d’indépendance. Sachant s’entourer d’artistes éclectiques tels qu’Annabel Wright (ancienne Pastels) ou des membres de Teenage Fanclub ou Tenniscoat, ils ont ainsi su enrichir leur musique pourtant déjà étoffée.
Tout commence dans une ambiance feutrée et délicate où Katrina déclame ses premiers mots dans un Secret Music qui dessine les contours de ce Slow Summits, enveloppé de mélancolie, ce qui se retrouvera à plusieurs reprises, notamment sur Summer Rain où l’apparente simplicité de l’instrumentation met en exergue les nuances, surtout sur la seconde partie du titre qui rend des allures psychédéliques tout en gardant un peu de retenue. A côté de ces instants, on retrouve des morceaux plus rythmés (Don't Wait et le premier single, Check My Heart) où se mélangent quelques cuivres et vents derrière la voix de Stephen Pastel que l’on n’espérait même plus entendre après toutes ces années.
Si le groupe sévit toujours dans les chansons pop catchy, il peut aussi proposer un Slowly Taking Place instrumental de près de six minutes.

Après une quinzaine d’années d’absence, The Pastels n’ont donc rien perdu de leur génie créateur, en témoigne ce Slow Summits inspiré, fragile, gardant cet aspect amateur tant défendu par Stephen. Sans être de la poigne de leur premier album, il permet de replonger dans l’univers claudiquant de ce groupe passionnant.
tracklisting
    01. Secret Music
  • 02. Don't Wait
  • 03. Check My Heart
  • 04. Summer Rain
  • 05. Plus You
  • 06. Kicking Leaves
  • 07. The Wrong Light
  • 08. Slowly Taking Place
  • 09. Chin Up
titres conseillés
    Don't Wait, Check My Heart, Summer Rain
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