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Peter Doherty

Paris, Flèche d'Or - 28 août 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Concert surprise. Généralement, quand ce genre d'information s'affiche sur la toile pour un rendez-vous dans une des dignes salles parisiennes dédiées au rock, notamment, il y a de fortes chances pour que ce soit Peter Doherty, en voisin, qui s'y colle.

C'est donc dans une Flèche d'Or affichant complet quelques heures après l'annonce du concert que nous avons rendez-vous pour espérer y entendre chanter le dernier des punks à la rose, Anglais. La file est encore longue à l'extérieur et la terrasse de la Flèche d'Or affiche déjà complet d'un public de 7 à 77 ans, comme le dit Hasbro. La salle et le producteur prévoient un début de set à 21h, les insouciants !
Vers 21h40, le public ne s'inquiète même pas et n'affiche aucune impatience. Il se met à niveau, au bar du fond. 21h45 : Peter Doherty apparaît, furtivement, sur cette scène qu'il va maîtriser, seul. Celles et ceux qui démontraient déjà leur joie en sont pour leurs frais ! Une première partie, surprise elle aussi, pénètre devant l'assistance, médusée. Car, en réalité, de « support band », c'est une humoriste française, repérée par l'artiste (ce qui prouve que le niveau de Français de Peter Doherty a largement évolué) et inconnue du grand public, qui assure un de ses premiers stand up. Gonflée à bloc devant un public qui n'y était pas préparé et qui attend, depuis déjà quarante-cinq minutes son poète maudit ! Trop gonflé, sûrement. Le bide n'est pas loin et le malaise s'installe dans la salle.

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Un malaise vite oublié à l'arrivée de la cavalerie. Peter Doherty réapparaît vêtu d'un costume gris, d'un polo blanc et d'un chapeau de feutre doublé d'une étoffe vacillante, faisant miroiter sa peau... Il a bien sa guitare acoustique avec lui, mais pas toute sa tête ni son médiator. Quant à une éventuelle setlist, elle est loin dans sa tête, ou pas... Mais, après tout, c'est autant pour ses oublis que pour sa prestation que se presse et se serre le public dans une chaleur exagérément moite, pour la première fois de l'été, sûrement. Ce soir, Peter va revisiter, comme souvent, tout son répertoire, des Libertines aux Babyshambles en passant par ses compositions personnelles. Difficile, parfois, de reconnaître les originaux sous les reprises qu'il entend interpréter ici, et peu importe qu'il oublie ses propres paroles (remémorées par son public).
Malgré la brume qui ralentit ses neurones et des yeux à demi ouverts, il est assez aisé de pardonner ses péchés à l'artiste qui chante devant nous. Le talent habite définitivement cet homme et il ne lui en veut même pas de continuer à l'esquinter.

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C'est la salle entière qui va soutenir ses faiblesses et reprendre, en chœur, Last Of The English Roses, Arcady, Music When The Lights Go Out ou Can't Stand Me Now qui fermera la marche de ce set en deux parties. Un intermède important, après quarante minutes de concert, et qui semble avoir requinqué le fils spirituel de William S.Burroughs. Finalement, on assiste à un concert de Peter Doherty solo comme on assisterait à un bœuf orchestré par un copain, au milieu du salon ; entre le dessert, les digestifs et les « fais tourner, mec ». Et il en faut du génie pour arriver à faire entrer toute la Flèche d'Or dans son salon !