Morning Parade

En tournée européenne depuis la fin de l'été pour promouvoir leur deuxième album Pure Adulterated Joy, les anglais de Morning Parade ont choisi la petite et atypique salle de la Flèche d'Or pour leur passage dans la capitale française.

Quand le noir tombe, la salle n'est qu'à moitié vide, ou à moitié pleine suivant la façon de voir les choses. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas la grande affluence. Alors que l'on dénombre une petite centaine de personnes, les photographes forment les premières lignes tandis que les fans s'éparpillent en petits groupes dans le reste de l'espace. L'illusion de la salle comble n'y est pas.



Les Anglais montent sur scène, accompagnés de l'enthousiasme timide mais sincère de leur public au rendez-vous, et attaquent avec Shake The Cage, morceau d'ouverture décapant du nouvel album. S'il a une tendance agressive à l'écouter sur galette, les arrangements impeccables prennent toute leur dimension en live. Le titre en devient irrésistiblement entraînant et jubilatoire. Le quintet de Harlow s'engage sur un début terriblement prometteur... et tient ses promesses !
Malgré un manque d'agitation palpable dans la salle les échanges artistes/spectateurs ne manquent pas et pallient un peu les vides, offrant l'agréable sensation des concerts intimistes. Les membres de Morning Parade se montrent humbles mais surtout généreux, chacun à sa manière, sincèrement heureux d'avoir un public, aussi restreint soit-il. Chacun, dans sa gestuelle, ses attitudes, révèle un univers, une personnalité qui se découpe dans le patchwork d'influences du groupe pour créer ces pièces de rock lyriques et tapageuses. Jouant avec les duels grisants de sonorités entre le clavier électro et la guitare résolument rock, les singles Alienation et Love Thy Neighbour reçoivent (au minimum) l'enthousiasme qu'ils méritent. Tout comme des morceaux plus anciens comme Carousel. Les paroles se dessinent sur les lèvres de l'assemblée, prouvant qu'ils ont parcouru du chemin.



L'éclairage est aussi très joliment travaillé et transforme chaque titre en tableau coloré. La scène tire notamment sur le rose bonbon lorsque Steve Sparrow réclame à la régie une ambiance romantique au moment de jouer Speechless. L'humour est au rendez-vous, et l'émotion l'accompagne. Les titres acoustiques laissent la part belle à la voix poignante du chanteur au timbre suffisamment soutenu pour scotcher son public.
Après une petite heure de set et un semblant de pause pré-rappel (un petit tour à l'autre bout de la scène et on revient) Morning Parade terminent de mettre la Flèche d'Or sur le toit avec leur premier succès Under The Stars, single extrait de leur album éponyme sorti en 2010. L'occasion de voir se distinguer les fans de la première heure.

Que conclure sinon qu'un groupe offrant un concert de cette qualité mériterait une bien plus large notoriété en France ? En croisant les musiciens à la sortie de la salle, on pouvait entendre en passant : « Super concert ! Promis, on sera plus nombreux la prochaine fois ! ».