Soirée 100% anglaise ce vendredi soir à la Boule Noire, à l’occasion de la quatrième date du festival Les inRocks Phillips.
Gengahr remplacent au pied levé Wolf Alice, désistés de dernière minute. Ils livrent un set mélodieux, plein d'énergie malgré un style plus orienté psychédélique que rock. On notera l'agilité du guitariste, friand de pédales spatiales qui inondent la salle, en contrepoint de la voix légère et lancinante du chanteur dont on ressent pourtant l'extrême timidité. A la manière de ses mentors d'Alt-J, le quatuor nous offre une série de compositions expérimentales d'une richesse et d'une harmonie particulièrement bienvenue, intellectualisant la pop à reverb, ce groupe devrait bientôt atteindre une maturité qui les fera passer à l'échelle supérieure. Et atteindre un statut bien plus méritant que celui de « remplaçants de dernière minute ».

Le changement est ensuite radical avec
Telegram : bottines noires, slims noirs, cheveux longs et noirs, mascara pour tous, noir également. Sorte de boys band tout droit sorti des années 70, le set est fulgurant, emmené par un guitariste aussi frêle que survolté, guidé par l'arrogance noire du chanteur, les anglais envoûtent plus qu'ils ne réveillent par leurs influences glam et ce son que l'on ose qualifier de Rock'n'roll pur, à l’image de
Follow. Malgré les travers fréquents de ces jeunes groupes pour lesquels on a du mal à distinguer de véritables différences entre les compositions, l'énergie mélodique dominante emporte tout sur son passage, les riffs de basse lourds sont convaincants et le dialogue acide entre les deux guitares criardes est du meilleur effet, tant est si bien que quelques pogos se dessinent. Ce groupe fascine par ce qu'il dégage, tant visuellement que musicalement. A n'en point douter, cette scène était trop petite pour une formation qui s'évertue décidément à faire de l'ombre aux Palma Violets (pour rappel, ils avaient déjà effectués leur première partie quelques temps auparavant).

La salle qui semblait paradoxalement se vider pour la tête d’affiche,
The Bohicas, finit par se remplir pendant les premières chansons. L’engouement atteignant notamment son maximum sur
Somehow You Know. Formation de rock anglais classique, le quatuor livre son set avec l'envie de réveiller une salle quelque peu attentiste. Belle réussite, les corps daignent enfin se mouvoir avec énergie au son des guitares puissantes, de riffs des plus classiques mais à la sonorité efficace de
XXX entre autres, véritable tube au regarde de l’agitation soudaine du public, sentant venir les dernières notes. Rien de bien complexe il est vrai au sein des compositions de ce jeune groupe qui a déjà écumé un bon nombre de festival anglais (Glastonbury notamment), mais assurément de quoi faire pâlir, une nouvelle fois, les Palma Violets du haut de la Cigale.
Cette soirée s'est avérée être, en somme, une grande réussite malgré l'ombre de la Cigale qui planait ce soir sur la Boule Noire, avec cette programmation dédiée au rock anglais qui aura su combler une salle d'ailleurs composée pour partie d'anglais. Le rendez-vous des groupes qui assureront, à n'en point douter, la relève de la scène britannique.