En ce jeudi 12 novembre, le festival les inRocKs Philips offrait une affiche très éclectique à la Boule Noire avec le groupe pop de Stockport Blossoms, les londoniennes lo-fi de The Big Moon et les parisiens psychédéliques de Wall Of Death.

Devenu au fil des mois la nouvelle petite sensation british, les cinq membres du groupe vont donner un set parfait, alignant tous leurs meilleurs morceaux.
Blossoms ouvrent les hostilités comme à chacun de leurs concerts avec
Cut Me And I'll Bleed, excellente introduction pour ceux qui ne les connaissent pas encore. Un morceau pop-rock élégant et racé avec des claviers très Charlatans. Ils enchainaient avec
Charlemagne extrait de leur nouvel EP, un titre accrocheur, dansant et festif qui rappellera aux plus anciens les riches heures musicales de Manchester.
Avec
Smoke, Blossoms montrent que le groupe a plus d'une corde à son arc et ne se contente pas d'aligner les morceaux pop. Celui-ci présente le groupe dans son versant le plus psychédélique et prend évidemment sur scène une toute autre dimension, s'étirant sur sept longues minutes de bonheur et d'entrelacs de solos de guitares. Les titres s'enchainent avec une facilité déconcertante. Blossoms, pourtant tout jeune groupe, donne l'impression de faire de la scène depuis des années.
Almost A Kiss restera sans doute le sommet de ce concert. Les guitares vibrent et Tom Ogden chante à la perfection sur ce titre. Un grand moment pour un morceau qui est déjà un petit classique. Le groupe ralentit ensuite un peu le tempo avec l'acoustique
My Favorite Room, morceau délicieux où encore une fois la voix de Tom Ogden fait merveille.
Blown Rose suit dans une version impeccable, le groupe soudé comme jamais entre basse/batterie/guitare/claviers pour une vraie leçon de perfection pop. Le concert se finit avec
Blow, leur morceau fétiche pour clôturer leurs concerts. Entre vocaux pop et guitares psychédéliques évoquant les groupes psyché 60's américains à la Sonics ou Thirteen Floor Elevators,
Blow est une pure merveille. Blossoms en ont donné ce soir une version particulièrement réussie avec des guitares abrasives explosant littéralement au moment du coda. Blossoms ont passé l'examen haut la main. Seul petit regret : la brièveté du show, trente petites minutes, c'était trop peu. On a déjà hâte de les revoir, en tête d'affiche la prochaine fois.

Les quatre londoniennes de
The Big Moon, pour leur premier concert à Paris, suivent et prennent un plaisir évident à être là. Leur joie de jouer est communicative et on sent entre elles une belle complicité qui fait plaisir à voir.
Si sur disque The Big Moon jouent une sorte de rock lo-fi, sur scène les filles sonnent bien plus rock.
Eureka Moment le confirme avec des guitares particulièrement rageuses. Celle de Juliette Jackson est d'ailleurs en avant sur tous les morceaux et un titre comme
Nothing Without You, pas très original sur disque, prenc une toute autre dimension live sonnant presque entre garage-surf et groupes vocaux féminins américains 80's, style Bangles à leurs débuts. Le groupe termine par
Sucker, déjà leur meilleur titre sur disque et qui sur scène avait presque tout d'un hymne. Jouissif à souhait.

Même si nous sommes un site spécialisé dans le rock anglais, il serait dommage de passer sous silence la performance de
Wall Of Death sous prétexte qu'ils sont français. Wall of Death est en effet un groupe sur lequel il faudra sans doute compter à l'avenir. Ils débutent leur concert par
Blow The Clouds, extrait de leur nouvel album
Loveland à paraître en janvier. Onze minutes d'envolée spatiale à la Pink Floyd période
Meddle et l'impression de ne pas être à Paris en 2015 mais au Fillmore East en 1972.
Ils enchainent ensuite avec trois autres nouveaux morceaux :
Dreamland,
Loveland et
Mother Tongue, tout aussi planants et envoutants avec une mention spéciale au dernier nommé, ballade hypnotique digne d'une BO imaginaire à la Zabriskie Point. Wall of Death pourrait n'être qu'un groupe revivaliste pour nostalgiques des 70's mais le groupe a su digérer ses influences pour donner une version modernisée du rock planant des early 70's.
Away et
Thunder Sky sont deux titres splendides de leur premier album
Main Obsessions. Dans leurs versions de ce soir, la symbiose entre la guitare cosmique de Gabriel Matringe et les claviers de Brice Borredon est absolue.
Away sonnet encore une fois très floydien avec presque en sus une petite touche hippie dans les vocaux, alors que
Thundersky déboule avec un mur de guitares digne des Spacemen 3. Suivront deux autres extraits de
Loveland,
For A Lover et
Memory, avant un rappel avec le très rock'n'roll et puissant via
Marble Blues pour conclure merveilleusement la soirée.