logo SOV

Henri Herbert

Paris, Petit Bain - 27 janvier 2016

Live-report par Olivier Kalousdian

Bookmark and Share
Une scène ondulant sur la Seine. Les salles de concert et autres antichambres de spectacles vivants amarrées sur les quais sont aujourd'hui nombreuses en Ile de France. Dans une programmation des plus éclectiques, le Petit Bain proposait, ce mercredi 27 janvier, les cryptiques Parisiens de Whodunit, le nouveau prodige du boogie woogie à l'anglaise, Henri Herbert, et les héritiers assumés du MC5, les espagnols de Tokyo Sex Destruction.

SOV

Malgré un âge respectable et une personnalité charismatique, Didier Whodunit et son groupe ont la fraicheur (et la candeur ?) d'une formation de copains tapant le bœuf dans le garage des parents. Rappelant au public l'importance des groupes tels que The Meteors ou The Cramps, il convient tout de même souligner l'énergie déployée par ce garage rock énervé, même si diablement creux.

SOV

Tête d'affiche de la soirée, Tokyo Sex Destruction pâtit d'un nom de scène trompeur et d'une renommée encore faible sur notre territoire ; ils officient pourtant depuis 2002. Mais, pour celles et ceux qui ont pu assister à une prestation live de ce groupe catalan, l'adhésion est totale ! On pourra reprocher à son leader des postures totalement copiées sur ses idoles, les MC5 et son chanteur, Robin Tyner, mais quand on prend le nom de famille de John Sinclair (producteur des MC5 et fondateur des White Panthers) pour pseudo de scène et qu'on communique une telle énergie, on peut croire, sur paroles, à la sincérité qui anime ce groupe, stoogien dans le traitement de ses instruments et totalement contestataire dans ses textes. Il est vrai que la salle n'est qu'à moitié pleine et le public difficile à faire monter en pression. Mais, contrairement à la coutume, c'est majoritairement pour la deuxième partie de l'affiche qu'il s'est déplacé.

Amateur de The Jim Jones Revue, le public du Petit Bain attend de pied ferme l'anglo-français qui, du haut de ses un mètre soixante et de ses trente bougies soufflées en 2015, est devenu l'égérie des pianistes de rue depuis ses improvisations remarquées (10 millions de vues sur Youtube !) à la gare de St Pancras et à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle entre 2012 et 2013. Boogie Woogie, rock'n roll, blues rock... Henri Herbert maîtrise ces classiques dans lesquels il a grandi grâce à un environnement familial adepte de Jerry Lee Lewis, Chuck Berry et autres Albert Ammons.
Depuis ses premiers concerts solo donnés en 2013, tout est allé assez vite pour Henri Herbert. Un premier EP nommé Wired encensé par la critique fin 2015 et un second, dans la foulée, prévu pour mars prochain (You Say) supportant une tournée bien chargée qui l'enverra aux USA, en Espagne et en France notamment tout au long de l'année de 2016.

SOV

Accompagné de Nick Jones (ex-batteur du Jim Jones Revue) et d'un nouveau bassiste français, Lucas Itié, le trio ne tarde pas à réchauffer l'atmosphère sur les morceaux I Am The Thought et Gumshoe. Quatrième titre de la setlist, You Say annonce l'EP du même nom qui sortira dans moins de deux mois. Le plus étonnant chez Henri Herbert – connaissant déjà sa dextérité au piano – se situe dans les qualités de sa voix et de ses textes. Lui qui n'a jamais chanté autre chose que des chœurs avec The Jim Jones Revue est devenu, en quelques mois, un lead singer et un songwriter au talent indéniable.
Hautement recommandé sur son premier EP, le titre Pocket Venus porté par une voix lourde et feutrée et un shuffle dont Nick Jones a le secret fait remuer les premiers rangs et déclenche des envies de pas de rock, de bebop et de jive dans toute l'assistance. D'abord assis, Henri Herbert finira, comme toujours, par jouer du piano debout, un détail pour vous...

Une soirée démarrée poussivement, mais qui, avec ses deux groupes principaux, aura fini par faire tanguer tout le Petit Bain. Un Petit Bain qui en promet de bien plus grands pour Henri Herbert.
setlist
    I Am The Thought
    Gumshoe
    Don't Need No Doctor
    You Say
    It Ain't Right
    Lonely Man Blues
    Don't Know Where
    Bad Blood
    Oscar's Boogie
    Chicago
    Fallen Star
    She Think She Do
    Pocket Venus
photos du concert
    Du même artiste