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Tuff Love

Paris, Divan Du Monde - 1er avril 2016

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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Pour cette soirée du festival Les Femmes s'en Mêlent au Divan du Monde à Paris, l'affiche se révélait tout autant excitante qu'éclectique avec l'électro de la française Louise Roam, la néo shoegaze de Tuff Love et les guitares éructantes des suissesses de The Chikitas.

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Louise Roam, auteure de deux EP remarqués l'an dernier, Raptus et Avaton, ouvre le bal. Difficile de débuter aussi tôt avec un son électro plus adapté à la nuit. Mais la Française s'en tire très bien. D'abord un peu timide et tendue, elle entre peu à peu, le set avançant, dans sa musique et réussit à conquérir l'audience. De titres mid-tempo à des morceaux ouvertement techno pure et dure, Louise Roam dévoile un univers riche. Il est difficile de captiver seule sur scène avec deux machines mais elle réussit ce tour de force grâce à une électro racée. Lorsque elle quitte la scène, on se dit qu'elle la quitte bien trop tôt, alors que les pulsations électroniques de sa musique agissent si efficacement tant au niveau des pieds que de la tête.

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Les écossaises de Tuff Love suivent. Le groupe a déjà trois années d'existence et vient de sortir un premier album réussi, compilation de leurs trois précédents EPs, qui montre l'évolution du groupe d'une pop classique à des choses un peu plus élaborées et ambitieuses. Tuff Love joue une pop très plaisante, réminiscente de la vague shoegaze. Un son qui rappelle le meilleur du début des 90's et n'étonne pas lorsque l'on sait que les filles viennent de Glasgow. La basse de Suse Bear est d'une efficacité prodigieuse et constitue l'édifice sur lequel repose l'architecture du groupe. Certes, tout n'est pas parfait : quelques approximations techniques, des morceaux qui se ressemblent parfois un peu trop les uns les autres mais le groupe déploie une telle énergie et un tel plaisir de jouer que les quelques petites réserves qui pourraient naître sont vite balayées. Le groupe a déjà à son actif quelques titres de grande classe comme Carbone, Crocodile ou Reminiscent, que l'on a donc plaisir à entendre live. En quarante-huit minutes tout schuss et près d'une quinzaine de titres, Tuff Love se met le public dans la poche et reçoit une ovation méritée.

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Tête d'affiche de la soirée, les suissesses de The Chikitas font encore monter l'adrénaline à un niveau supérieur. Le groupe n'est composé que de deux membres : Saskia Fuertes à la batterie et Lynn Maring à la guitare mais à elles deux, les Chikitas font un bruit digne de Mötorhead et occupent l'espace comme si elles étaient cinq sur scène. Leur genre musical n'est peut-être pas très novateur (le grunge a plus de vingt ans d'existence) mais les deux filles le jouent avec une telle intensité, une telle énergie que l'on ne trouve rien à y redire. On pense évidemment en les écoutant à Hole. Saskia et Lynn ont en tout cas autant de talent à revendre que Courtney Love. Les titres de leur dernier album Distoris Clitortion assomment littéralement. Lorsqu'elles n'évoluent pas dans le grunge, les Chikitas donnent dans un punk à l'esprit très 77. Les filles jouent des titres de leur dernier album ainsi que des titres de Butchery paru il y a cinq ans déjà. Le son de guitare de Lynn Maring est énorme et la sauce prend d'emblée. Le groupe joue pied au plancher du début à la fin. Les Chikitas montrent avec ce concert qu'il va falloir compter avec elles sur la planète rock et que la Suisse, ce n'est pas que le lac Léman.

Au final, une soirée particulièrement réussie où le choix de l'éclectisme des organisateurs a donné un ensemble certes très différent mais concluant.
setlist
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