Passés par le plateau de Canal+ à la Plaine Saint-Denis la veille pour l'Album de la Semaine, les Band Of Skulls étaient de retour sur la scène du Trabendo deux ans après y avoir défendu
Himalayan, leur troisième opus.
S'arrogeant les services d'un quatrième larron en scène, Milo Fitzpatrick – un ami d'enfance de Southampton qui, pour une année, a laissé de coté la contrebasse de son Portico Quartet pour tenir les claviers du groupe – Band Of Skulls n'est plus à proprement parler un trio en ce soir de live.
Répondant, en cela, à l'hétéroclite tracklisting de leur quatrième album,
By Default, Russell Marsden, Emma Richardson et Matt Hayward se sont vite aperçus qu'ils ne pourraient assumer, à trois seulement, la même coloration et la même richesse sonores sur scène, qu'en studio.

Avec une setlist de dix-sept titres dont huit issus de
By Default, Band Of Skulls sont venus défendre un album dont les critiques, à ce jour enthousiastes voient dans le retour du groupe de Southampton une sorte de renaissance ou d'alignement sur les attentes d'un public plus nombreux, selon le point de vue. Ce qui est certain, c'est que des titres joués ce soir comme
In Love By Default (en ouverture de set),
Black Magic ou encore le single
Killer en premier titre du rappel prouvent, si besoin en était, que les influences de Band Of Skulls, aidés de Gil Norton (Pixies, Foo Fighter...) pour l'occasion ne s'arrêtent pas là où finit le stoner rock.
Celui de
I Know What I Am pour ne pas le nommer et qui replonge le public dans l'année 2009, celle du fameux premier disque du trio,
Baby Darling Doll Face Honey. Sans aller jusqu'à digresser sur les styles que le groupe embrasse dorénavant, ne s'interdisant aucune idée ou envie (quitte à perdre un peu l'auditeur originel) sur
By Default et que certains esprits torturés ont qualifié de « gritty, ferociously heavy indie rock & roll out of the mist of blues history » (James Christopher Monger du site AllMusic), l'apport d'un quatrième musicien et la nouvelle ouverture d'esprit des Band Of Skulls sur leurs titres les plus récents sont plutôt synonymes de réussites. Et la salle, au trois quarts pleine, semble bien plus en phase avec le groupe qu'elle ne l'était voilà deux ans.

Sans renier les riffs lourds et les rythmiques pesantes (
Death By Diamonds And Pearls, Himalayan), il est clair qu'un nouvel air souffle sur Band Of Skulls, que ce soit dans la coloration des titres ou l'attitude de ses membres qui semblent plus à l'aise dans cette configuration quatuor imposée, mais non contraintes par les titres de
By Default. A l'image de la pochette du disque mettant en scène une nef d'église occupée par les instruments et les amplis du groupe, Band Of Skulls entament une conversion qui, pour une fois, n'offusquera que les plus intégristes du genre.