Les anniversaires, ils sont toujours le cadre de jolies fêtes. Il n’y avait pas de raison pour qu’en ce début de juillet, les 5 ans du Petit Bain dérogent à la règle. Certainement pas lorsque, outre les bougies à souffler et les pintes à enchaîner, l’hôte prend soin de nous préparer un line-up de compétition. C’est ainsi que ce soir là, la formation française Oiseaux-Tempête et les anglais de The KVB, nous attendaient le long des quais de la Bibliothèque François Mitterrand.

Quitte à faire la fête, autant ne pas s’y prendre à moitié. À l’anniversaire de cette salle qui flotte sur l’eau s’est greffée la release party du dernier né d’Oiseaux-Tempête,
Unworks & Rarities. Cet album, comme son titre s’y prête, rassemble des morceaux des années passées, faces-B qui n’avaient pas vu le jour. Mais ne vous attendez pas pour autant à faire face à une simple collection d’accords retrouvés. Les efforts, comme les sets, de Oiseaux-Tempête sont de ceux qui content des histoires. Qui prennent le temps de construire leurs péripéties ; de nouer, puis de dénouer leurs tourments.
L’intrigue, ce soir, commence bien calmement autour du duo multi-instrumentaliste et central de la formation, Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul, accompagné par Sylvain Joasson à la batterie, Christine Ott aux ondes Martenot et Pierre Georges Desenfant au chant. Elle se dévoile à mesure que les morceaux défilent et que les passions se délient. Les sonorités de Oiseaux-Tempête sont difficiles à définir, situées quelque part entre les chemins du post-rock et du free jazz, peut-être même bien non-loin du krautrock. Avançons-même, et sans exagération, qu’elles sont uniques. Entre lignes de basse prenantes, guitares saturées et envolées au saxophone, le Petit Bain peut bien se laisser entraîner par cette intensité fiévreuse pendant une heure de set.

Lorsque ces français raccrochent finalement leurs instruments, c’est pour mieux laisser place à une autre approche de l’intensité musicale, émanant de la darkwave de
The KVB. Leur passage à la Maroquinerie en mars dernier avait bien confirmé la réussite de leur dernier album,
Of Desire. Le nouveau crochet par la capitale de Nicholas Wood et Kat Day est moins renversant que le précédent. La faute à un son moins travaillé, échouant à mettre en valeur la complexité de leurs textures musicales qui atteint des sommets sur leur dernier effort. Il reste cela dit que The KVB est un groupe qui maîtrise clairement sa transition studio/live, ajoutant à des nappes de synthés et aux boîtes à rythme obsessives une construction visuelle tout aussi hypnotisante. Visuels et stroboscopes viennent appuyer la profondeur de ces morceaux glaçants, de ceux issus d’
Of Desire à des plus anciens,
Hands et
Dayzed en tête. Pas de différence majeure vis-à-vis de leur dernier live, en dehors de quelques modifications de setlist, mais surtout le plaisir de retrouver ces sensations.
En définitive, cette soirée valait bien la peine de faire un dernier crochet par les salles avant de retourner prendre le soleil des festivals d’été - et pas que pour les pintes à 5€. Encore un très joyeux anniversaire le Petit Bain, et on se revoit très vite.