The KVB

Un septième album complétant une discographie aussi riche que celle de The KVB, ça se fête ! De la darkwave bien sombre et parfois agressive de leurs débuts jusqu'à ce Unity rayonnant, l'évolution du duo est claire, et parfaitement maîtrisée. Les musiciens de coldwave, plus si cold que ça, nous livrent un nouvel album exaltant.

Sunrise Over Concrete commence le disque de manière solaire, avec des nappes de synthétiseurs lumineuses. Minimaliste et très dansant, Unité, fait référence à l'Unité d'habitation imaginée par Le Corbusier, précurseur de l'architecture brutaliste, tandis que Unbound est empli de textures électroniques d'ordinateur et de claviers, se parant ensuite de guitares pleines de reverb, aux mélodies touchantes. Les chœurs de Kat Day se mêlant au timbre clair de Nicholas Wood apportent une dimension joyeuse qui était moins présente sur les premiers albums du duo.
Sur Future, le minimalisme reprend le dessus et l'on sent à nouveau poindre l'influence de leurs années berlinoises. Au fil du morceau cependant, la guitare shoegaze rayonnante refait son apparition pour notre plus grand plaisir.

L'album fait un petit passage en boîte de nuit sur Blind et Ideal Living, titres qui auraient leur place sur une playlist du 31 décembre. Le deuxième titre cité nous fait vivre une montée progressive, d'une simple boucle de synthétiseur addictive à des beats métalliques taillés pour le dancefloor, bientôt accompagnés de voix lointaines quasi robotiques, puis d'accords de guitare subtils en fond. World On Fire et Structural Index mettent ensuite davantage en avant cette guitare au son clair, ses riffs simples mais efficaces. Comme d'habitude, l'écriture est impeccable.

Lumens complète le disque avec son côté dream pop nostalgique, avant qu'Omni ne ferme la marche avec une atmosphère similaire. La phrase débutant le morceau le résume : "We watched it all get washed away". Comme tout au long de l'album cependant, la joie semble toujours reprendre la main, à la manière de la première phrase du deuxième couplet, qui contraste les paroles précédentes et fait preuve d'optimisme : "We watched it all begin again".
Les différentes nappes de synthétiseurs et sons électroniques s'entremêlant, survolés par les voix détachées et impassibles des deux musiciens se complétant parfaitement, créent de magnifiques paysages sonores dans lesquels il est très agréable de se perdre.

Cet album, dans la lignée de leur précédent, Only Now Forever sorti en 2018, est encore plus direct et complète à merveille une discographie déjà excellente.