Le Badaboum offre une affiche on ne peut plus alléchante en ce mercredi soir avec deux des formations les plus intéressantes et novatrices en matière de post-rock : Thought Forms et 65daysofstatic.

La salle est déjà bondée lorsque
Thought Forms entrent sur scène. La setlist du groupe est essentiellement composée de titres de leur nouveau disque à paraître début novembre prochain :
Songs About Drowning. Le groupe entame le set par
Missouri tiré de l'album à venir. Sur celui-ci la voix de Charlie Romjin fait un peu penser à celle de Sonic Youth mais dans un registre plus profond et plus sombre.
Thought Forms impressionnent d'emblée. Leur son oscille entre des morceaux très agressifs et des titres planants à la Pink Floyd et dans les deux domaines le groupe est tout simplement parfait. Leur guitariste et leur batteur développent un son d'une grande inventivité. Les morceaux s'étirent sur de longues minutes et après deux chansons on s'aperçoit qu'il s'est déjà écoulé un quart d'heure.
Si Bristol est connu pour le trip-hop, Thought Forms évoluent, eux, dans un tout autre genre et risquent de faire désormais connaître la ville pour le post-rock. Le groupe délivre le meilleur que cette musique peut offrir.
The Lake se termine par un tourbillon de guitares impressionnant et
Inland qui conclue le concert sonne comme un véritable trip sonique avec une basse lourde et des guitares tournoyantes le tout porté par la voix sensuelle de Charlie Romjin. Une conclusion superbe pour un concert absolument fascinant.

Difficile de décrire par des mots le choc ressenti par le concert de
65dayofstatic. Tous les superlatifs manquent par rapport à la prestation du groupe : magique, superbe et grandiose.
Durant près d'une heure trente, le groupe donne une leçon de musique. Un univers qui prend les meilleurs éléments de la musique contemporaine, de la musique répétitive et parfois d'un peu de new wave. Une musique que l'on pourrait qualifier d'intellectuelle mais qui est tout autant émotionnelle. C'est bien simple, on n'avait plus vu sur scène un groupe capable d'autant d'intensité et d'émotion mêlés depuis Fugazi. C'est d'une telle beauté qu'on a les larmes aux yeux durant tout le show.
Le groupe est tellement investi dans sa musique qu'il termine parfois au bord de l'implosion psychique comme son claviériste-bassiste s'arrêtant après un morceau de longues secondes contre sa basse. Il est impossible de décrire le concert titre après titre tant l'ensemble constitue un tout, tel un long voyage hypnotique. Dès les premières notes de
Monolith, on est partis pour une heure trente de beauté absolue.
Les solos de guitare amènent à une quasi transe. Le groupe concentre l'essentiel de son set sur ses deux derniers albums mais puise également dans les tout premiers avec
Install A Beak In The Heart That Clucks Time In Arabic tiré de
The Fall Of Math et
Radio Protector tiré de
One Time For All Time.
Lorsque le groupe revient pour le rappel, c'est sous les hourrahs d'un public totalement hypnotisé.
Le concert se termine par
Retreat! Retreat! dans une version dévastatrice et après leur départ de scène, le public reste encore dans la salle de longues minutes encore sous le choc de l'onde reçue.
Un concert extraordinaire et l'un des plus beaux auxquels on ait assisté cette année.