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Blossoms
Jake Bugg

Paris, Elysée Montmartre - 7 novembre 2016

Live-report par Jérémie Lacker

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Façade fraîchement ravalée, intérieur impeccablement refait, non il ne s'agit là de la dépêche des dernières opérations de chirurgie des frères Bogdanov mais bien d'une chronique live dans l'Elysée Montmartre de Paris version 2016.

Mais si la salle, fermée depuis 2011 à la suite d'un incendie, a profité de sa convalescence pour se faire une seconde jeunesse, nous avons en revanche pris un sacré coup de vieux à la vue de sa programmation du soir. A l'affiche : le déjà vétéran Jake Bugg avec en première partie Blossoms, pour un plateau dont l'âge moyen ne dépassera pas les 23 ans.

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Il est 20h05, et alors que la salle se remplit peu à peu de gens qui pourraient être leurs parents (voire plus pour certains), la bande à Tom Ogden fait son entrée au son du classique The Difference de Dr Dre. Pas même le temps de digérer la déception de ne pas voir le rappeur/producteur/gangster californien que les cinq anglais, pas plus épais qu'un seul de ses biceps, entament avec At Most A Kiss, single imparable qui servira de bonjour au groupe dont les interventions entre chaque chanson éprouveront même les anglais LV1. La machine à singles est alors lancée, avec un Getaway somme toute assez plat auquel succède le très Coral-esque Blown Rose (James Skelly à la production, ce n'est pas un hasard), qui voit les premières hanches se mouvoir dans l'audience.
Après un ventre mou, que l'on retrouve sur l'album avec Honey Sweet, Texia et Deep Grass, le groupe finit de la meilleure des manières avec son hit Charlemagne au cours duquel Tom se fend même d'une boutade en remplaçant « Don't Go » par « Joe looks like John Snow ». Joe étant le batteur de la bande de Stockport.
Une fois de plus, le flegme et l'humour pince-sans-rire des anglais auront fait leur effet, car c'est sous des applaudissements nourris que le groupe quitte la scène (mais après tout, qui n'applaudit pas au spectacle de fin d'année de ses enfants ?). Et en dépit de l'apparent désintérêt que portent les anglais à leur public français, il faut néanmoins avouer qu'ils sont aujourd'hui les plus crédibles prétendants au trône de futur mastodonte du rock anglais. Tant dans l'attitude que la composition.

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Un trône que leur aîné de carrière – mais pas d'âge - Jake Bugg a longtemps brigué. Car c'est à l'orée de la sortie de son troisième album On My One que le désormais ex-futur mastodonte du rock anglais se présente sur scène en tête d'affiche de la soirée. Et surprise, il se présente seul, et là commence l'exceptionnel : il dit « Bonsoir Paris » en français ! Il pourrait alors s'en aller que le public lui aurait été acquis, mais il n'en a cure, et c'est sans tarder qu'il entame son set par quatre titres seul à la guitare : On My One, Strange Creatures, The Love We're Hoping For et Simple As This. Mais si le natif de Nottingham s'en sort avec les honneurs, son ingénieur du son a du quant à lui avoir les oreilles qui sifflent tant le public s'est plaint de la stridence de la six cordes du musicien.
Une stridence rapidement reléguée au rang de souvenir après que le groupe ait rejoint son frontman sur scène. Un petit Two Fingers des familles plus tard et le public est définitivement à blanc.

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L'artiste, qui, en plus d'avoir récupéré la recette de la pop-song ultime à ses aînés fratricides, a hérité de leur légendaire absence de sourire, peut alors dérouler les chansons. Alternant entre les singles de son premier album et titres du troisième, Jake Bugg nous prévient alors qu'il va jouer quelques chansons de son second disque. Autrement dit, si l'on n'en connait pas les paroles, c'est normal, c'est son second album. Un ange passe. Puis arrive le moment où Jake a Buggé (excusez-nous le jeu de mot) et laisse sortir l'américain qui sommeillait en lui : Trouble Town, Put Out the Fire, Kingpin, There's a Beast and Wel All Feed It, Taste It ou Slumville Sunrise, prouvant ainsi qu'il a autant pris de ses compatriotes que de Johnny Cash.
Un petit rappel à notre cher Noel avec Simple Pleasures, et le voilà qui s'attaque à un bancal Gimme The Love qui tourne rapidement au brouhaha. La bande laisse alors le soliste seul, pour une interprétation acoustique de Broken, puis revient pour un final sur Lighning Bolt, le titre qui l'a vu exploser aux yeux du monde il y quatre ans.

En somme, s'il ne fait de secret pour personne que Jake n'est pas l'artiste le plus expressif du monde, il faut en revanche lui reconnaître un sens inné du songwriting, que sa voix exceptionnelle ne fait que sublimer. Et malgré une omniprésence de son premier album comparé au reste de son répertoire, il y a fort à parier qu'à son retour la maison, le public parisien est allé potasser les deuxième et troisième efforts du musicien.
setlist
    BLOSSOMS
    At Most A Kiss
    Getaway
    Blown Rose
    Honey Sweet
    Texia
    Deep Grass
    Charlemagne

    JAKE BUGG
    On My One
    Strange Creatures
    The Love We're Hoping For
    Simple As This
    Two Fingers
    Bitter Salt
    Seen It All
    Love, Hope And Misery
    Me and You
    Messed Up Kids
    Never Wanna Dance
    Trouble Town
    Put Out The Fire
    Kingpin
    There's A Beast And We All Feed It
    Taste It
    Slumville Sunrise
    Simple Pleasures
    Gimme The Love
    ---
    Broken
    Lightning Bolt
photos du concert
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