En première partie de Killing Joke ce soir, on découvre les californiens de
Death Valley High. Le groupe donne dans le métal un peu gothique comme l'atteste le maquillage des musiciens. Leur set n'est pas désagréable mais on ne rentre pas vraiment dans leur musique un peu trop stéréotypée. Un son certes puissant mais des compositions par trop banales.
Killing Joke donnent par la suite un concert phénoménal. Tout y est absolument parfait : le son puissant et lourd, la setlist rêvée et l'intensité du concert. Les fans de la première heure (dont je fais partie) sont ravis car l'essentiel du set provient des deux premiers albums du groupe. Killing Joke jouent pas moins de cinq titres de leur premier album, et on est absolument abasourdi par le fait que ces derniers vont bientôt fêter leurs quarante années de carrière et dégagent aujourd'hui encore une telle énergie et une telle rage.

Les quelques titres joués de leur dernier album,
Pylon, sont à la hauteur des classiques du groupe.
New Cold War ou
I Am The Virus ne déparent pas du tout meilleur de Killing Joke.
Le concert s'ouvre par
The Hum, extrait de
Revelations, troisième album du groupe, et on est de suite dans l'ambiance avec un Jaz Coleman aussi fascinant qu'à son habitude. Dès les premières notes, il hypnotise, magnétise le public. Tout de noir vêtu, il arpente la scène comme un zombie démoniaque.
Les tubes
Love Like Blood et
Eighties suivent dans des versions particulièrement réussies car si l'on aime le Killing Joke post-punk, on apprécie également le Killing Joke new-wave. La suite du set n'est que du bonheur,
Requiem et
Change sont des classiques du post-punk. Trente cinq ans après leur sortie, ils n'ont pas pris une ride.
Turn To Red, tiré du premier maxi du groupe, délivre ce son si particulier qui a fait leur légende, ce mélange incroyable de groove dansant et de noirceur.
Sur
Unspeakable, la basse de Youth, est tout simplement phénoménale. Lourde comme l'était celle de Peter Hook à l'époque de Joy Division. Épaisse et profonde. Un must. Pour
The Wait, la voix de Jaz Coleman fait des merveilles. On est fasciné par la beauté ténébreuse de cette voix si particulière. Les bras au ciel, le chanteur semble possédé.

Le set se termine par le grandiose
Pssycche, face-B de
War Dance. Dire que ce morceau date de 1980 est juste stupéfiant. La version de ce soir est fantastique avec la guitare de Geordie tranchante à souhait, la basse de Youth surpuissante et les vocaux impressionnants de Jaz Coleman. Un final apocalyptique. En rappel,
War Dance, toujours aussi sombre et sauvage que ne l'était le morceau à sa sortie en 1980, et
Pandemonium qui achève en beauté la soirée.
Un concert tout simplement fantastique. En une heure trente, Killing Joke ont fait comprendre pourquoi leur musique a influencé tant de musiciens et marqué de son empreinte toutes les futures scènes new wave, gothique, post-punk ou métal. Killing Joke est éternel.