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Peter Hook & The Light

Paris, Trianon - 28 octobre 2017

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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Je me rends à la fois très heureux et très anxieux au concert de Peter Hook & The Lighe au Trianon à Paris. Très heureux parce que le son de basse de Joy Division puis celui de New Order ont bercé mon adolescence et très anxieux, me demandant comment peuvent aujourd'hui sonner les titres de Joy Division sans la voix de Ian Curtis.

Pour faire patienter avant l'arrivée sur scène du mancunien, un DJ balance tubes indie 80's à la This Is Not A Love Song de PiL et morceaux plus disco pour chauffer la salle. On sent à l'intérieur de celle-ci une certaine nervosité et une tension qui attestent en général de grands moments à venir.
Dès les premières notes de Dreams Never End, toute mon appréhension initiale disparaît. Peter Hook est au sommet de sa forme et le groupe qui l'accompagne est non moins majestueux. Le son s'avère excellent et le titre sonne comme aux plus beaux jours de New Order.

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Procession qui suit est tellement beau que l'on pleurerait de joie. On se demande alors si l'on rêve tant cette beauté paraît irréelle et l'on se demande si cela peut durer ainsi. Les titres qui suivent maintiennent ce haut niveau d'excellence. Ceremony, le premier titre de New Order post-Joy Division arrache des frissons, Tempation est superbe et The Perfect Kiss est à tomber par terre. On se souvient alors de ce concert de New Order en 1985 après la sortie de Low Life et l'on se rappelle qu'à cette époque, et malgré la beauté du disque, le morceau ne sonnait pas aussi bien que ce soir. On est impressionné par la voix de Peter Hook, qui ni au sein de Joy Division ni au sein de New Order n'assumait ce rôle, tant elle envoûte tout au long du set.
Alors certes, il y a quelques moments un peu plus faibles. Shellshock n'est pas exceptionnel, State Of The Nation un peu quelconque et même Blue Monday s'avère un peu en deçà de ce que l'on pouvait espérer, mais comme au football dès qu'un temps faible apparaît, un temps fort survient juste derrière. Après State Of The Nation, Bizarre Love Triangle est d'une splendeur à enseigner dans les écoles de musique et True Faith vole à des altitudes stratosphériques. On s'étonne ensuite de voir Peter Hook achever le set par 1963, titre mineur de la discographie de New Order mais c'est sans doute pour redémarrer encore plus fort avec celui de Joy Division à venir.

Si la partie New Order était toute en retenue et émotion, celle consacrée à Joy se révèle toute en puissance. No Love Lost donne d'entrée le ton suivi d'un Disorder d'anthologie. Shadowplay fait trembler le Trianon de la fosse aux balcons. La magie fonctionne et ce n'est pas seulement par nostalgie. Peter Hook et son groupe sont phénoménaux. Il n'y a pas à rougir ce soir là de la comparaison entre ce concert et celui de Joy Division aux Bains Douches en 1979.

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Preuve de la confiance absolue que Peter Hook possède en lui, il enchaine par un titre seulement connu des initiés, l'instrumental Komakino. These Days, superbe face B de Love Will Tear Us Apart, sonne comme si le temps s'était arrêté et que nous étions toujours en 1980. On poursuit dans la préhistoire du groupe avec le très punk Warsaw avant que Leaders Of Men ne montre toute l'influence qu'a eu ce groupe sur toutes les vagues new wave et gothique à venir.

Transmission et She's Lost Control sont quasiment orgasmiques et l'on se demande à cet instant depuis quand l'on a pas vu un concert avec une telle intensité. Peter Hook dédie Atmosphere, dernier titre enregistré par Joy Division avant le suicide de Ian Curtis à la mémoire de celui-ci. La chanson est jouée avec la même beauté et le même mystère qui entourait ce morceau à sa sortie. Le concert se termine évidemment, cerise sur le gâteau, par l'immense et incontournable Love Will Tear Us Apart repris en chœur par un public aux anges.

On sort du Trianon estomaqué par une telle performance, se demandant à quand remonte la dernière fois où l'on avait vu un show d'une telle splendeur. Le genre de concert, tellement rare, qui vous fait de suite regarder la suite de la tournée pour voir quand il sera possible d'y retourner. Un grand, très grand moment, et sans doute le meilleur concert vu durant cette année 2017.
setlist
    NEW ORDER
    Dreams Never End
    Procession
    Cries And Whispers
    Ceremony
    Everything's Gone Green
    Temptation
    Blue Monday
    Confusion
    Thieves Like Us
    The Perfect Kiss
    Subculture
    Shellshock
    State Of The Nation
    Bizarre Love Triangle
    True Faith
    1963

    JOY DIVISION
    No Love Lost
    Disorder
    Shadowplay
    Komakino
    These Days
    Warsaw
    Leaders Of Men
    Digital
    Autosuggestion
    Transmission
    She's Lost Control
    Incubation
    Dead Souls
    Atmosphere
    Love Will Tear Us Apart
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