Pas de première partie ce soir pour le concert de Starsailor. Les britanniques entament les hostilités pile à l’heure, à 20h30 pétantes.
Si le dernier opus du groupe aux trois millions d’albums vendus de par le monde a déçu (et cela, ici même), l’affaire est toute différente sur scène. Même les titres par trop sirupeux du dernier effort en date du groupe prennent une toute autre tournure en live à l’instar de ce Listen To Your Heart qui ouvre le concert, positivement méconnaissable, au point que l’on reconnaît à peine le morceau. Sur disque, le titre sonne bluette superflue. Live, il devient une pop-song de qualité. Il faut dire que James Walsh a de la bouteille, une expérience de la scène hors-pair et un vrai charisme. Ajouté à cela, un son absolument parfait.
Le groupe a aussi le bon goût de puiser l’essentiel de sa setlist dans son premier album, qui reste à ce jour son meilleur. Alcoholic qui suit Listen To Your Heart, premier tube de Starsailor, n’a pas pris une ride depuis sa sortie en 2001, Poor Misguided Fool est du calibre des pop-songs évidentes de Coldplay et Lullaby avec son côté countrysant rappelle opportunément que le combo ne s’est pas toujours contenté d’œuvrer dans la pop. Tout comme Listen To Your Heart, la version de All This Life est bien supérieure à celle de l’album avec ses bien belles guitares à la Neil Young. Ce sera le cas pour la plupart des titres du dernier album, à l’instar de Blood, très jolie ballade qui s’envole vers les cimes avec des guitares très proches dans l’esprit de celles du Canadien. Certes, certains morceaux de All This Life ne parviendront pas à être transcendés par le live, comme ce Best Of Me et son refrain de stade à la Sting ou FIA (Fuck It All), morceau par trop quelconque. Pour le reste, les nouvelles chansons, dans leurs versions live, sont mille fois supérieure à celles enregistrées en studio.
Il est par ailleurs très agréable de voir un groupe qui a vendu des millions d’albums au cours de sa carrière se montrer aussi sympathique et humble, chaleureux et attentionné envers son public tout au long du concert. Une belle leçon pour nombre de groupes moins fameux qui se révèlent d’une arrogance extrême après avoir sorti une poignée de singles.
Starsailor rend ce soir un joli hommage à Tom Petty via une belle version acoustique de son Angel Dream. Way To Fall tiré du premier album remplace avantageusement Caught In The Middle, morceau très moyen prévu à l’origine sur la setlist.
Si l’essentiel du concert est axé sur des titres du premier et du dernier album, Starsailor puisent également dans leur second et leur avant-dernier disque avec Tell Me It’s Not Over, bon rock bien pêchu, et l’incontournable Four To The Floor, tube imparable qui débute rock avant de tourner dancefloor pour le plus grand plaisir de la salle. Le concert s’achève par Silence Is Easy, titre dispensable tiré de l’album du même nom.
En rappel, FIA (Fuck It All) est un morceau trop moyen pour retenir l’attention avant que le set ne s’achève sur Good Souls, encore un morceau du premier album et bien belle pop song au demeurant.
J’avoue m’être rendu à ce concert de Starsailor sur la pointe des pieds. Je n’avais plus vu les anglais sur scène depuis 2002 à l’époque de leur premier album et si les concerts de cette tournée avaient été excellents, Starsailor ont depuis parfois versé dans le trop commercial à l’instar du dernier disque. Il faut toutefois bien avouer que, sur scène, le groupe s’avère excellent. On passe une bien belle soirée en leur compagnie avec un concert parfaitement maitrisé de bout en bout, allié à un professionnalisme hors pair.