Il est seul, avec son béret tel le Che.
Ryder The Eagle, alias Adrien Cassignol, ex-batteur de Las Aves, ouvre le bal au Café de la Danse vendredi 10 novembre. L’affiche claque : Razorlight, groupe phare du milieu des années 2000 mené par le fougueux Johnny Borrell. Le concert est sold out.
Avant d’accueillir les Britanniques survoltés, Ryder The Eagle s’empare de la scène armé de quelques instruments et d’un charisme fou. Sa musique est sensuelle, organique. Il prend sa guitare et la fait pleurer tout en gesticulant avec passion. Il descend dans la fosse, commence un slow avec une personne du public, puis l’embrasse. Il rappelle vite au micro qu’il s’agit de sa femme. On a presque eu peur. Adrien Cassignol fait sonner les paroles de son EP
The Ride Of Love dans la grande et haute salle du XIème arrondissement et installe une atmosphère chimérique. Il hypnotise. L’oiseau est devenu aigle. Majestueux, royal, libre.
21 heures.
Razorlight s’installent, le public hurle. Oui, c’est bien eux, ceux qu’on entendait partout en 2006 à la sortie de l’album éponyme. Johnny Borrell a aujourd’hui 37 piges et soigne toujours sa tignasse bouclée. S’ils n’ont pas sorti d’album depuis 2008 (
Slipway Fires), Razorlight ne se sont pas faits oublier du public parisien.
Ils attaquent avec leur tube
In The Morning, véritable madeleine de Proust. La magie opère. Nous voilà renvoyés dix ans en arrière. Skully fracasse sa caisse claire. L’exécution est superbe, la voix de Johnny Borrell inchangée. Ils enchaînent les titres rock plein de pêche. Au bout du troisième morceaux,
Keep The Right Profile, la salle entière est conquise, et la température est clairement montée de plusieurs degrés. Sur
In The City, le calme revient quelques instants pour une mise en scène particulière. Les quatre musiciens font de grandes pauses et accélèrent ensuite jusqu’au déchaînement total. Longue et construite comme une transe, la chanson exquise dure et embarque le public dans une atmosphère quasi mystique. Johnny Borrell se met alors à faire claquer sa Gibson contre les cymbales de la batterie.
Après l’euphorie de cette première partie de set, Razorlight calment un peu le jeu. Johnny passe aux claviers. Ils enchaînent avec de superbes interprétations de
Golden Touch et
Los Angeles Waltz, acclamées chaudement par le public.
Vice et
Somewhere Else achèvent le set à 200 à l’heure. Johnny Borrell parle en française avec son accent délicieux, remercie le public et annonce que le groupe prépare un nouvel album. La salle explose. C’est bien ce que tout le monde attendait. Razorlight savent se faire désirer.
En guise de rappel, Johnny Borrell fait son lover seul en scène avec sa guitare sèche sur
Fall Fall Fall. Puis les trois autre musiciens reprennent place et le groupe offre trois sons décapants plein d’énergie :
Rip it Up, Hold On et enfin...
America, un des plus beaux morceaux de leur discographie pour parachever ce concert fichtrement rock.