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Texas

Lyon, Nuits de Fourvière - 15 juin 2018

Live-report par Simon Cordat

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Le festival lyonnais des Nuits de Fourvière est chargé d'histoire. Cette année, comme à son habitude, il offre une vision des plus délectables lorsque les artistes viennent animer le théâtre antique perché dans les pentes. Le site est observé par l'œil fasciné des spectateurs amateurs, et par les nombreux fans qui ont rendu cet événement sold out. L'enthousiasme flotte comme un drapeau, la température est idéale. Bien que le public lyonnais ne s'apprivoise pas en un claquement de doigt, il s'est bien passé quelque chose entre lui et la scène ce soir-là.

21h30, le public de Texas découvre un énigmatique personnage montant sur scène avec un masque d'escrime lumineux. K V A S I R est une artiste féminine ayant un penchant pour la techno-pop, et qui entretient le mystère de son anonymat lorsque elle joue. En un peu moins d'une demi-heure, le public change de figure sur les moments les plus intenses. Car ce traveling sonore se traduit par une voix avec vocoder sous des ondes graves compressées à bloc, et gavées de rythmes synthétiques.
À première vue, ce n'est pas forcément cette tasse de thé made in Glasgow qui serait au goût des fans de Texas. Mais le set de l'artiste déploie suffisamment d'ambiances variées pour que cela soit remarqué : sur Lyon ou sur le plus commercial Exchange. Après quelques remerciements timides et un morceau tout aussi condensé que les prédécesseurs, l'artiste repart sous les applaudissements et l'humeur positive des admirateurs de la tête d'affiche, déjà trop impatients pour la suite.

Peu avant 22h30, il reste peu de lumière dans le ciel pour que les musiciens s'installent sur une scène chargée d'instruments. Sharleen Spiteri en tailleur gris est accueillie à sa juste valeur, et aussi fort que les sifflements le peuvent. Du haut de ses 50 ans, la chanteuse est pleine d'énergie, a le sourire malicieux et gratuit, et un charme vocal onctueux qui éraille vers un grain inimitable.
La dame écossaise est une princesse qui s'amuse tout le temps, et donne beaucoup de sa personne sur ses grands singles comme The Conversation ou Halo. Puisque que la communication avec son public est une affaire primordiale pour la chanteuse, elle fait souvent une pause en s'excusant de lâcher sa Gretsch verte pailletée pour prendre le temps de nous parler. Son humour démesuré amuse, et entre deux blagues, elle nous informe que son récent séjour à l'hôpital l'a obligée à se droguer de médicaments. Pourtant, entre bouteilles d'eau et flacons de sirops, cette femme assure un show millimétré, où chaque musicien ne fait aucune erreur tant la scène est un jeu.

Il ne faut pas oublier que le groupe tourne depuis quelques dizaines d'années, et assure toujours avec facilité la promotion du dernier album Jump On Board, paru il y a un peu plus d'un an. Let's Work It Out fonctionne d'ailleurs à merveille placé en début de setlist, et sonne comme un titre qui figurera dans un énième futur Best Of. Les plus émus du premier rang chantent aussi fort que les enceintes, et remplacent volontiers la chanteuse sur les couplets de I Don't Want A Lover.
Un concert de Texas propose aussi son lot de moments plus intimistes entre les hits Summer Son et Say What You Want qui, pour le coup, font partie des morceaux qui ont le plus chauffé la foule euphorique. La ballade typique ne manque pas ; Everyday Now est une fois de plus un échange d'émotions entre chaque tête présente et les musiciens. Un cliché qui, sous le feu de l'action d'une ambiance bluesy, fait son effet dans la majorité des cas. Plusieurs blagues plus tard (certaines sur la moyenne d'âge du public, et des histoires d'amitié entre Sharleen Spiteri et Thierry Henry), le groupe salue les spectateurs assis comme à la maison à l'heure de la coupe du monde. Les coussins ne tardent pas à voler vers la scène, et montrent aux artistes le savoir-faire lyonnais pour surprendre, même pendant une pause acoustique.

Après le soul Inner Smile, et un morceau supplémentaire pour le rappel, les festivaliers repartent légers, après cette dose d'énergie transmise par Texas sur scène. Les trente-trois ans de scène se remarquent, chaque chanson est arrangée par deux claviers qui se livrent une guerre sans merci, et la formation rock ne bouge pas d'un iota. La leader, elle, ne fait pas non plus dans la dentelle lorsqu'ellee court en permanence de part et d'autre de la scène... un exercice de cross-fit à chaque concert.
setlist
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