On a grand plaisir à retrouver en première partie de Killing Joke les excellents
Turbowolf.
Le groupe de Bristol, très ami avec IDLES, n'a pas encore acquis à travers le monde la notoriété qu'il mérite. Déjà très bons sur disque, ils sont considérés comme des bêtes de scène et c'est ce qu'ils démontrent de fort belle manière ce soir. Le groupe entame son set par
Cheap Magic, tiré de l'excellent
The Free Life sorti cette année. Si sur album, Turbowolf sonnent plutôt stoner/psyché, live ils dégagent une énergie très punk. La setlist du soir est composé à part égale de titres tirés de leurs trois albums.
Domino, autre extrait de
The Free Life, déboule toutes guitares dehors.
Solid Gold tiré de leur deuxième album
Two Hands possède un coté hypnotique fascinant.
Rabbit's Foot est quant à lui ce que le stoner peut offrir de meilleur.
Chris Georgiadis, le chanteur du groupe, portrait craché de Frank Zappa, est un showman hors-pair, haraguant la foule entre les morceaux. Le public, même si le style de Turbowolf est fort éloigné de celui de Killing Joke, répond présent. Les anglais tirent leur révérence sur un excellent
The Big Cut, tiré de leur premier EP. Un très bon concert pour qu'un groupe qu'on a hâte de voir en headliner.

La tension monte avant l'arrivée sur scène de
Killing Joke et dès les premières notes de
Unspeakable, on sait que l'on va assister à un grand moment. Les années passent mais visiblement elles n'ont pas prise sur le groupe qui fête de splendide manière ses quarante ans de carrière avec cette tournée. Le son se révèle à la fois puissant et précis. La basse de Youth est phénoménale, les frappes de Paul Ferguson s'avèrent d'une précision chirurgicale.
Jaz Coleman est quant à lui toujours aussi impressionnant, dégageant un magnétisme que peu de chanteurs possèdent.
Autonomous Zone et
New Cold War, tirés du récent
Pylon, prouvent que Killing Joke ne vivent pas sur leurs acquis et restent capables de sortir de très grands morceaux.
New Cold War a d'ailleurs la même folie que les titres des débuts du groupe. Il est enchainé avec deux morceaux de leur premier album :
Requiem et
Bloodsport. Sur
Requiem, la performance vocale de Jaz Coleman frise la perfection.
Butcher de
What's This For, sonne presque industriel, quand
Corporate Elect, morceau récent du groupe, vire metal. Killing Joke terminent leur show par un apocalyptique
The Wait à la rythmique imparable et un
Pssyche d'anthologie.
Le groupe revient sur scène pour un rappel de quatre titres. Jaz Coleman, rend d'abord hommage à Paul Raven, guitariste du groupe disparu en 2007, avant d'entamer le tube
Love Like Blood.
Wardance est somptueux et
Pandemonium rappelle aisément pourquoi cet album avait été celui du renouveau pour les anglais il y a vingt cinq ans déjà avec ce son metal, nouveau pour eux à l'époque, qui allait les voir conquérir un autre public.
Un concert en tout point remarquable, prenant de bout en bout qui montre que Killing Joke restent aujourd'hui encore l'un des meilleurs groupe live quelque soit le genre musical. Une leçon.