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Snow Patrol

Paris, Zénith - 23 janvier 2019

Live-report par Fab

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Voilà près de sept années que Snow Patrol n'avaient plus foulé les scènes françaises, une éternité dans le monde d'aujourd'hui pour un groupe, qui plus est de la carrure d'une formation aux millions de disques vendus et dont on ne compte plus les tubes certifiés. Une longue panne d'inspiration et quelques remises en cause plus tard, c'est ainsi avec un nouvel album studio, Wildness, que Gary Lightbody et les siens ont effectué leur retour il y a quelques mois avant d'entamer en ce mois de janvier une tournée en Europe les ayant menés en ce 23 janvier là-même où ils avaient pour la dernière pris rendez-vous avec le public français en 2012 : le Zénith de Paris.

Si leur dernière venue s'était traduite par une prestation à guichets fermés, c'est dans une salle en configuration réduite qu'ils sont attendus ce soir. Les gradins sont ainsi amputés de leur partie haute, dissimulée derrière des rideaux, tandis que la scène a quant à elle été avancé dans une fosse réduite de moitié. Leur public a indéniablement vieilli, tout comme les musiciens de la formation, et c'est sans surprise que les nombreux quadragénaires ont pris d'assaut les places assises dès l'ouverture des portes.
Pour l'occasion, deux de leurs compatriotes ont été invités à les précéder en guise de première partie : dès 19h30, le jeune JC Stewart, sous ses allures de minet bien sous tous rapports et accompagné de deux musiciens, n'est pas sans rappeler les George Ezra, James Bay ou encore Hozier ayant connu un succès certain dans un passé récent avec une pop teintée de folk calibrée pour le public féminin. Un peu plus tard, c'est au tour de Foy Vance, affublé d'un béret et d'une abondante moustache, de prendre le relai dans un style plus américain en compagnie d'un seul percussionniste. Sans jamais réellement s'enflammer, l'audience écoute sagement les titres en même temps que les minutes passent, avant que son titre le plus connu après avoir été repris par Ed Sheeran, Guiding Light, ne conclue son set en même temps qu'il ne réveille une fosse reprenant timidement des paroles en chœur.

Une trentaine de minutes plus tard, les lumières s'éteignent alors qu'apparaît en fond de scène un gigantesque flocon, symbole du groupe, accompagné de l'inscription « Hello Paris ». Les cinq musiciens font dans la foulée leur apparition, menés par un Gary Lightbody affichant un large sourire sur son visage. Plutôt que de se lancer immédiatement dans la présentation de leur nouveau disque, Snow Patrol ont fait le choix, somme toute judicieux, de miser dans un premier temps sur plusieurs titres ayant fait leur réputation. En enchaînant ainsi d'emblée Take Back The City, Chocolate et enfin Crack The Shutters, la réussite est ainsi au rendez-vous pour les nord-irlandais, quand bien même le public peine encore en ce début de soirée à manifester son enthousiasme.
Si Tom Simpson a désormais laissé sa place à Johnny McDaid aux claviers et à la guitare, la dynamique du groupe sur scène n'a guère évolué. La plupart des musiciens, très professionnels, assurent leur rôle avec sobriété, laissant à leur seul leader le soin d'échanger avec le public et dynamiser la salle quand bon lui semble, ce dernier n'hésitant pas à s'excuser pour la longue absence du groupe durant un passé récent. En fond de scène, un imposant écran diffuse extraits de vidéo clips et images du groupe filmées en direct par de nombreuses caméras, tandis que de gigantesques draps viennent ponctuellement envelopper la scène et accueillir des projections et effets de lumières du plus bel effet.

Les récentes compositions du groupe sont savamment disposées dans la setlist du soir, notamment l'entêtant Empress ou Life On Earth, accompagné d'images de l'espace et présenté ce soir par Gary Lightbody comme l'un des titres qu'il est le plus fier d'avoir écrit. Avec dix-sept morceaux proposés au total, le récent Wildness mais aussi et surtout Eyes Open sont ainsi les deux disques les plus représentés. Tiré quant à lui de Final Straw, l'inévitable et intemporel Run provoque les premiers frissons du concert alors que Shut Your Eyes ou You're All I Have seront eux aussi repris en chœur, mais sans commune mesure avec le triomphe accordé à un Chasing Cars faisant enfin de se lever l'ensemble du public installé dans les gradins, très sage et discret jusque là. Une interprétation simple et fidèle à l'original, sans fioritures, mais d'une efficacité toujours imparable pour cette pop song devenue au fil des années le titre phare du groupe.

Après une pause de quelques minutes, le rappel s'avère court et direct. Dans une formation en piano/voix, Gary Lightbody fait valoir un charisme certain pour porter à lui seul le dépouillé What If This Is All the Love You Ever Get?, avant que le rythme ne reparte de plus belle avec un Just Say Yes très rythmé et dansant.
Devant une affluence certes décevante, Snow Patrol n'auront pas ménagé ce soir leurs efforts pour faire de leur retour une réussite, bien aidés il est vrai par un répertoire copieusement enrichi de tubes au fil du temps.
setlist
    Take Back The City
    Chocolate
    Crack The Shutters
    Empress
    Don't Give In
    Open Your Eyes
    Run
    You Could Be Happy
    Life On Earth
    Make This Go On Forever
    Shut Your Eyes
    Set The Fire To The Third Bar
    Heal Me
    The Lightning Strike (What If This Storm Ends?)
    Chasing Cars
    You're All I Have
    ---
    What If This Is All the Love You Ever Get?
    Just Say Yes
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