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The Murder Capital

Paris, Boule Noire - 29 avril 2019

Live-report par Fab

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Alors que Fontaines D.C. rencontrent actuellement un succès fulgurant avec la sortie de leur premier album Dogrel, de sérieux concurrents semblent destinés depuis quelques mois désormais à suivre la même trajectoire : The Murder Capital. Avec seule une paire de singles publiés à leur actif, mais des prestations scéniques louées pour leur intensité, les cinq jeunes dublinois passaient cette semaine un test grandeur nature sur la scène de la Boule Noire pour leur toute première venue à Paris.

En cette seconde semaine de vacances scolaires, qui plus est hachée par le pont du 1er mai, la salle s'avère loin d'être complète. Une centaine de personnes est ainsi dénombrée, de quoi suffire toutefois à faire honneur aux deux formations programmées ce soir. Après un set d'une petite trentaine de minutes ne manquant pas d'énergie en compagnie des français de Structures, place est faite aux alentours de 21h pour The Murder Capital.

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La jeunesse des musiciens ne fait guère de doute, l'allure faussement angélique de certains d'entre eux laissant immédiatement à une détermination sans failles. Il faut attendre que les premières notes résonnent dans les lieux pour que l'imposant James McGovern ne ne fasse son entrée : regard menaçant et pas assuré, veste de costume assumée, le grand gaillard se fait remarquer avant même de n'avoir prononcé ses premiers mots.

Si certains ont pu voir en The Murder Capital la nouvelle sensation post-punk du moment, l'ombre de Joy Division n'est jamais très loin et les cinq musiciens originaires d'Irlande vont s'appliquer tout au long des quelques quarante minutes de leur set à démontrer que leur univers ne peut se cantonner à ce seul mouvement. Joué en ouverture, le très aérien For Everything se démarque par une surprenante retenue, le chant laissant la place à des instruments permettant d'étirer la composition durant de longues minutes. Après le calme, place à la tempête avec un More Is Less dévastateur et porté par un refrain sous forme d'uppercut : "more more more, more more more, more is less, more is less, more more". Les premiers pogos de la soirée sont déclenchés, et si le récent single Green And Blue tend à calmer l'atmosphère, l'interprétation plus électrique que dans sa version studio confirme l'impression première de ce début de concert : nous sommes bien en présence d'une future formation majeure.

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Étirées tout au long d'une petite dizaine de minutes, les deux parties de Slow Dance, enchaînées d'une traite, nous ramènent vers l'entame du concert où l'atmosphère, certes plus pesante, prend le dessus sur la puissance de frappe du quintet. Une impression renforcée dans la foulée par On Twisted Ground, véritable temps fort de la soirée. Introduit par James McGovern comme traitant des êtres chers disparus, le titre voit les membres du groupe opérer genou au sol, le tempo lent et pesant laissant la salle bouchée bée et respectueuse alors que le leader du groupe achève cette superbe interprétation en pleurs, face à une salle toute aussi respectueuse que bouleversée par l'émotion se dégageant de leur interprétation.
Quelques accolades plus tard, alors que James McGovern sèche encore ses dernières larmes, le set redémarre de plus belle avec Feeling Fades. Le grand gaillard trouve alors un second souffle, laissant derrière lui toute la souffrance exprimée quelques minutes plus tôt pour repartir de plus belle et mener avec un bel aplomb ce brûlot post-punk avec lequel bon nombre de personnes les a découverts il y a quelques mois.

Achevé avec Don't Cling To Life puis Love, Love, Love!, le set du soir voit le groupe quitter la salle après quarante courtes minutes intenses. Sans rappel, certes, mais avec la sensation pour le public d'avoir assisté à la naissance de futurs grands.
setlist
    For Everything
    More Is Less
    Green And Blue
    Slow Dance (Part 1)
    Slow Dance (Part 2)
    On Twisted Ground
    Feeling Fades
    Don't Cling To Life
    Love, Love, Love!
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