Après le Point Éphémère il y a quelques mois, c'est la Maroquinerie que Blood Red Shoes investissaient cette semaine en tête d'affiche pour une seconde date consécutive à guichets fermés à Paris. En pleine tournée en Europe suite à la sortie de leur album
Get Tragic s'étant traduite par une évolution forte du son du duo, c'est en conséquence à nouveau accompagnés sur scène par deux musiciens supplémentaires que Steven Ansell et Laura-Mary Carter ont fait parlé la poudre pendant près de quatre-vingt-dix minutes.
Après une première partie assurée par Queen Kwong, c'est à 21h que les lumières de la salle de la rue Boyer s'éteignent une seconde fois. Concert complet oblige, l'ambiance se veut moite dans la salle pleine comme un œuf lorsque que le quatuor fait son apparition sous des applaudissements soutenus. Installés tous deux au premier plan alors que leurs deux acolytes du soir ont pris place au fond de la scène, ces derniers se trouvant ainsi en charge de le basse, clavier, samples et percussions, Steven Ansell et Laura-Mary Carter sont évidemment au centre de toutes les attentions.

Tout de cuir vêtue, cette dernière se montre toutefois quelque peu distante et réservée du début à la fin du set, tandis que Steven n'hésitera pas quant à lui à haranguer le public et multiplier les échanges le plus souvent dans un français sommaire mais des plus corrects. Le début du set ne laisse toutefois aucun doute sur le fait que la complicité entre les deux musiciens perdure comme au premier jour, les interprétations de trois des meilleurs titres de leur dernier disque en date, à savoir
Elijah, God Complex et Mexican Dress, étant toutes aussi maîtrisées que rodées.
Revenant par la suite à une formation en duo, Blood Red Shoes enchaînent alors une section de titres plus directs de l'ensemble de leur répertoire.
Light It Up provoque les premiers frissons dans l'audience, alors que
Don't Ask ou
Lost Kids et son riff d'ouverture reçoivent eux aussi un bel accueil, les jeux vocaux entre les deux compères fonctionnant toujours à merveille. Si le groupe a décidé de faire parler les décibels avec un son lourd et une batterie très mise en avant, il faut toutefois attendre
Je Me Perds pour que le public ne se laisse aller aux premiers véritables pogos de la soirée sous l'impulsion d'un Steven Ansell enchaînant les verres.
A nouveau rejoints par leurs deux compagnons de route, les deux anglais se tournent une seconde fois vers leur récent
Get Tragic, tout en intercalant le très prisé
When We Wake extrait d'un
Fire Like This très représenté ce soir. Le public, que l'on aurait espéré plus réactif, montre toutefois des signes de réveil alors que Laura-Mary s'adresse au public pour la première fois de la soirée afin de le remercier de son soutien depuis de si nombreuses années et que Steven s'offre un bref slam microphone en main.

Après un rapide détour par les coulisses, la soirée va s'achever dans une ferveur grandissante au son de deux des titres les plus prisés de Blood Red Shoes. Le « tube »
I Wish I Was Someone Better, efficace et entêtant comme au premier jour, est repris en choeur par une salle à l'unisson, avant que
Colours Fade ne se démarque de par les choeurs et les fameux « falling through » répétés conjointement par Steven Ansell et Laura-Mary.
Si l'on aurait été en droit d'espérer un peu plus de passion et de folie ce soir, tant sur scène que dans le public, l'alchimie au sein du duo et un répertoire ayant gagné en diversité ont fait de ce concert de Blood Red Shoes une belle réussite.