Trois mois après la sortie de leur album Best Of
Black Gold, Editors sont venus défendre leur dernier-né à la Salle Pleyel. La date parisienne est la première de leur « Black Gold Tour » qui les amènera à se produire sur scène dans plus de 13 pays européens.
Après une première partie assurée par les Belges de Whispering Sons, la salle attend avec impatience l'arrivée d'Editors. Ces derniers ne nous font pas attendre et entrent en scène sur les coups de 21 heures avec
An End Has A Start, morceau emblématique et éponyme de leur deuxième album. Enchainant ensuite sur
Bullets et
Bones, le groupe est visiblement soucieux de capter l'attention du public par les tubes de leurs débuts qui ont contribué à construire leur notoriété aux débuts des années 2000.
Mais le quintet n'oublie pas non plus ses titres plus récents et enchaîne ensuite
Upside Down, Violence et
Frankenstein, tous les trois sortis entre 2018 et 2019. Surtout,
Frankenstein constitue un point fort de la soirée. Ce morceau, hautement dansable, nous est présenté dans une version longue qui, grâce à une montée en puissance progressive, est bien plus intéressante que sur album. On notera également le bel effet des lumières vertes et des flashs qui viennent rythmer la chanson.

De manière générale, le jeu des lumières est particulièrement réussi lors de ce concert. Les ambiances lumineuses viennent renforcer l'ambiance des chansons, alors que le décor de la scène est très sobre en noir avec des touches métalliques. L'effet de la luminosité est particulièrement remarquable lors de
Ocean Of Night, qui constitue un moment de douceur sublimé par une lumière bleue claire qui inonde la scène. C'est la transition parfaite pour introduire le moment intimiste qui va suivre.
En effet, pour
The Weight Of The World, les autres musiciens quittent la scène et c'est Tom Smith qui va l'interpréter en solo acoustique, de manière très personnelle et touchante. Le début de
Spiders est ensuite également joué en solo avant que Russell Leetch, Edward Lay, Justin Lockey et Elliott Williams ne reviennent sur scène pour relancer la machine.
Avec
A Ton Of Love, le public sort soudainement de sa transe, commence à danser davantage et reprend en chœur le mot « desire » du refrain. Exceptionnellement bien accueillie, cette chanson constitue l'un des moments forts de la soirée en termes d'ambiance. La danse continue avec le mélodieux
Formaldehyde suivi par
Blood qui nous convainc par un son typiquement Editors avec un mélange réussi entre guitares et synthés pour un résultat qui sent bon le post-punk.
Avare en paroles, Tom Smith ne s'adresse au public après la dix-huitième chanson de la soirée,
Walk The Fleet Road. Ce morceau a la particularité de calmer le jeu. Avec ses effets de nappes synthé, il dégage une ambiance très mystérieuse, soulignée par les lumières jaunes et rouges et la fumée qui donnent l'illusion que la scène est en feu.
Le set principal se termine par l'épique
Nothing qui semble être fait pour clore un set. Il est pile 22h30 et on se rend alors compte que chaque intervention du groupe est parfaitement chronométrée.

Pour le rappel, Editors nous surprennent avec
Distance, une pépite atypique issue de
The Back Room qu'on n'a pas souvent eu l'occasion d'entendre en live et qui dégage une ambiance noire et hypnotique. Les trois autres morceaux sélectionnés pour le rappel sont des valeurs sûres :
The Racing Rats, Munich et le mélancolique
Smokers Outside The Hospital Doors. Tous les trois font partie des plus grosses réussites du groupe et étaient à coup sûr attendus par le public qui ne manque pas de manifester son enthousiasme par des ovations debout, même sur les balcons de la Salle Pleyel.
Le concert se termine au bout de presque deux heures intenses. Grâce à une setlist bien réfléchie, le professionnalisme des musiciens sur scène et des interprétations réussies, Editors convainquent toujours autant leur public. Un lancement indéniablement réussi de leur tournée !