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Laura Marling
Editors
Noisettes
Los Campesinos!

Paris, Cigale - 11 novembre 2007

Live-report par Fab

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Avec Editors, Noisettes et Los Campesinos! d'un côté, Elvis Perkins, Marit Bergman et Laura Marling de l'autre, la dernière soirée organisée à la Cigale lors de l'édition 2007 du Festival des Inrockuptibles ne manquait pas de contraste ni d'intérêt...

Première arrivée sur scène, Marit Bergman, vêtue d'une large robe rouge lui donnant des allures de cantatrice et accompagnée par une ribambelle de musiciens, prend rapidement sa place face à une salle encore vide. Sous un air enjoué et nécessairement sympathique, la suédoise distille une pop orchestrale où une grande variété d'instruments (violon, clavier, cuivres...) se mêlent pour donner naissance à des compositions de qualité inégale. Une prestation honnête et saluée par des applaudissements polis de la part d'un public malgré tout bien peu concerné par ce début de soirée inattendu.

L'accueil réservé à Elvis Perkins s'avère nettement plus chaleureux. Précédé par une réputation très positive, le fils de l'acteur américain Anthony Perkins distille une demi-heure durant un folk très rythmé où sa voix et ses mélodies poignantes lui permettent de s'attirer une certaine sympathie. Les trois musiciens l'accompagnant se veulent tout aussi discrets qu'efficaces, mettant ainsi parfaitement en valeur une personnalité à part. On retiendra également la venue sur scène de Gaëtan Roussel (Louise Attaque) pour deux duos marqués par un mariage vocal du plus bel effet.

La soirée ne semble ainsi réellement débuter qu'avec l'arrivée sur scène d'une bande de gamins venus tout droit du Pays de Galles, Los Campesinos!. A l'image d'une prestation mémorable, l'entame de leur set via notamment Don't Tell Me to Do the Math(s) est tout bonnement tonitruante, les sept adolescents, trois filles et quatre garçons, interprétant la majorité des titres de leur EP Sticking Fingers Into Sockets ainsi qu'une poignée de nouvelles compositions.
Co-vocalistes de la folle troupe, Gareth et Aleksandra font forte impression au milieu de ce joyeux bordel où leur énergie juvénile permet des interprétations forcément entrainantes des singles We Throw Parties, You Throw Knives, You! Me! Dancing et The International Tweexcore Underground. Le public se laisse ainsi rapidement prendre au jeu jusqu'à un final des plus réussis sur lequel deux membres des australiens de You Say Party! We Say Die! se joignent à la fête à grand renfort de clappement de mains et de chœurs.

Tout aussi impressionnants, si ce n'est plus, les Noisettes et leur formidable meneuse Shingai Shoniwa font ensuite trembler les murs du théâtre parisien sans la moindre retenue. Accompagnée par un efficace Dan Smith à la guitare mais aussi l'imposant et brutal Jamie Morrison à la batterie, la belle anglaise affublée d'une coiffe de plumes se fait tout autant remarquer par sa prestance et son énergie que par un talent vocal sans pareil.
L'album What's The Time Mr Wolf?, bien que décevant sur la longueur, est ainsi revisité dans les grandes largeurs à travers certaines compositions remarquées que sont Don't Give Up, Scratch Your Name, The Count Of Monte Christo et un très réussi Bridge To Canada. Si quelques temps morts sont à déplorer au final, c'est bel et bien une démonstration de force que les Noisettes ont réalisé en prélude d'Editors mais aussi de la jeune et très timide Laura Marling, invitée lors du changement de plateau à interpréter quelques unes de ses chansons en acoustique devant le rideau rouge du front de scène. Une expérience courte et marquante tant la jeune anglaise aura su surprendre l'auditoire par sa puissance vocale.

Attendu tel le clou du spectacle par une foule chauffée à blanc, et bien que moins impressionnant que son prédécesseur, le concert d'Editors n'a pas déçu. Une fois encore l'animation est à chercher du côté d'un Tom Smith au meilleur de sa forme, tandis que Chris Urbanowicz tient son poste de guitariste avec sobriété aux cotés d'un Russel Leetch une nouvelle fois fantomatique. Ce que le public est venu chercher, le public l'aura : une pluie de classiques enchaînés sans temps mort et tous aussi accrocheurs les uns que les autres.
Bones et Bullets tout d'abord, mais aussi The Weight Of The World durant lequel Tom Smith effectue ses premiers pas de la soirée au piano, ainsi que l'inévitable et superbe The Racing Rats. Si le set s'achève sur You Are Fading après une très courte heure de concert, le groupe ne peut décemment pas se retirer sans offrir un inévitable rappel durant lequel Smokers Outside The Hospital Doors et l'explosif Fingers In The Factories transforment le parquet de la salle en trampoline géant.

Une soirée rondement menée et dont l'intensité n'aura cessé de grimper jusqu'à un final des plus prenants !