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Boy Kill Boy
The Kooks
Mumm-Ra

Paris, Cigale - 10 novembre 2006

Live-report par ALF

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On ne se sent plus tout jeune quand on vient assister au festival des Inrocks ce vendredi soir à la Cigale. Jeans serrés, mèches travaillées, t-shirts rayés : on croise la panoplie du parfait rockeur hype dans tous les coins de la salle, et le plus vieux doit avoir tout au plus 18 ans.

Les musiciens ne semblent d'ailleurs pas beaucoup plus âgés sur scène. A commencer par les Mumm-Ra, et leur gringalet de chanteur Noo qui saute dans tous les sens et parvient en quelques secondes à enflammer un public motivé. Des morceaux pop et efficaces, dont les morceaux tirés de leurs récents singles, tels Song B et Out of The Question ou encore What Would Steve Do et son énergie communicative. Passer en premier n'est jamais facile, et les six membres du groupe relèvent le défi avec brio.
Ce qui n'est pas vraiment le cas pour le groupe suivant, Boy Kill Boy, dont la musique nous ramène à celle des bals de promo à l'américaine. Du rock gominé et survitaminé, sans réelle saveur en dépit de l'efficacité des singles Civil Sin et Suzie... une prestation à l'exact opposée de celle des Spinto Band.
Ce groupe - au mieux d’atypique, au pire désordonné – propose un mélange étrange et saturé qui sur scène... demeure indigeste. Avec un son pas toujours très clair, les morceaux résonnent sans cohérence ; même les singles, comme Oh Mandy, pourtant très réussi sur album, sonnent assez faux en live. Les types ont beau avoir l'air sympathiques, ils se prêtent au jeu mais leur musique reste peu convaincante sur scène.
Mais si la majorité du public est là ce soir, c'est surtout pour eux : The Kooks. Et ce même public le fait rapidement savoir quand ils entrent en scène. Après une intro étonnamment douce sur Seaside, reprise en chœur par le public, le chanteur Luke déballe une ribambelle de tubes. Tout est bon dans The Kooks, que ce soit See The World, Naive, ou She Moves In Her Own Way, un moment de fraîcheur dans ce monde de brutes. Même si le chanteur, désinvolte, reste discret, le public s'en moque et acclame le môme qui cultive toujours autant son look à la Bob Dylan.

Une soirée faite de découvertes et de déceptions, couronnée par le souvenir final d'un groupe au son désarmant et très prometteur.