En pénétrant dans la Machine du Moulin Rouge ce soir-là, on n'a guère l'impression d'être à Paris mais bien davantage à Manchester ou à Leeds avec une assistance composée à 80% de britanniques.

Si les
Vistas qui ouvrent pour The Wombats n'ont encore jamais joué hors du Royaume-Uni comme l'annonce leur chanteur-guitariste, une partie de l'assistance semble bien les connaître, reprenant en chœur les paroles de leurs morceaux. Le groupe délivre une pop classique bien faite et, il faut bien le dire, assez enthousiasmante. Les Ecossais délivrent un set quasi parfait dans le genre et assurent parfaitement le rôle d'une première partie qui consiste à faire monter l'ambiance d'un cran. On regrette de les voir partir au bout d'une petite demi-heure et on espère les revoir bientôt dans l'Hexagone.

Avant que
The Wombats ne montent sur scène, la sono diffuse les classiques de la pop et britpop anglaise : Pulp, Blur, Kaiser Chiefs... Les morceaux sont hurlés par un public qui danse, chante et, on le sent, est là pour faire la fête. The Wombats ont sorti en Janvier dernier un excellent cinquième album,
Fix Yourself, Not The World, disque qui occupe une bonne part de la setlist avec pas moins de neuf titres joués. Le trio entame d'ailleurs son set avec deux morceaux de ce disque,
Flip Me Upside down et
This Car Drives All By Itself, lesquels montrent qu'ils ont avec cet opus définitivement trouvé la formule gagnante de la pop-song parfaite.
Cheetah Tongue ou
Moving To New York, tiré de leur premier album, montrent que l'alliage des nouveaux morceaux et de titres pourtant vieux de quinze ans fonctionne à merveille.
Il se dégage des Wombats ce soir une impression de fun et de force, d'un groupe parfait pour l'entertainment, qui aime déconner et s'amuser mais le fait avec une élégance et un brio qui forcent le respect. Le bassiste Tord Øverland-Knudsen s'amuse comme un petit fou sautant dans tous les sens et souriant au public durant tout le concert. Matthew Murphy manie quant à lui toujours aussi bien l'ironie, cette ironie que l'on adore dans les paroles du groupe, introduisant notamment
Lemon To A Knife Fight en interrogeant les autres membres du groupe et le public sur leurs goûts en matière de fruits et sur l'importance d'en avoir un.
Les morceaux défilent et on a l'impression d'avoir affaire à une machine à tubes ou à un juke-box magique : le superbe single
Everything I Love Is Going To Die tiré du dernier album ou les plus anciens
Jump Into The Fog et
Tokyo (Vampires And Wolves)...

A certains moments on pense à Phoenix avec cette propension d'écrire l'arrangement parfait, ce qui n'étonne guère lorsque l'on sait toute l'admiration que Matthew Murphy porte au groupe français. Alors que tout le concert s'est déroulé à 100 à l'heure depuis le début, ce dernier calme le jeu l'espace d'un seul morceau lent,
Lethal Combination joué à la guitare acoustique dans une superbe version. Cela repart sur les chapeaux de roue avec
If You Ever Leave, I'm Coming With You repris en chœur par en public en transe puis ce
Greek Tragedy devenu un hymne mondial depuis son remix viral sur TikTok.
Le groupe revient pour un rappel de trois titres :
Method To The Madness, encore un excellent morceau du nouvel album, l'incontournable
Let's Dance To Joy Division qui, quinze ans après sa sortie, n'a pas pris une ride et
Turn qui conclut en beauté la soirée. Un concert superbe de bout en bout, un public chaleureux et passionné et un groupe au sommet de sa forme. Avec un set de cette qualité pour la toute première date de la tournée européenne on imagine à quels niveaux planeront les shows à la fin de celle-ci.