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The House Of Love

Paris, Café de la Danse - 24 mars 2023

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Trente ans après leur dernière tournée française, Guy Chadwick et The House Of Love étaient de retour en France pour une série de plusieurs dates. Après Rouen et Lorient, c'est au Café de la Danse à Paris, affichant complet, que le groupe s'arrêtait. Initialement programmé à la Maroquinerie, le concert s'est vu déplacé dans la salle de Bastille, en raison de travaux de dernière minute.

La salle est donc pleine et après l'interminable première partie de Nuits Saint Jorge, Guy Chadwick, accompagné de la dernière mouture de sa formation prend place sur scène. Très attendu, le groupe débute avec Cruel et immédiatement le son de la batterie marque les esprits, ça cogne dur ! La voix du chanteur n'est pas complétement en place et malgré une basse bien présente et deux guitares qui se répondent plutôt bien, le tout début de ce concert est un peu difficile. Guy Chadwick, souriant, vient de fêter son soixante-septième anniversaire cette semaine. Il adresse au public un « It's good to be back in Paris ! » avant d'entamer le grand classique Christine.


Le son de basse est assez impressionnant et les guitares sont plutôt bien en place. Coïncidence ou non, en 1993, The House Of Love débutaient également leurs concerts par Cruel, suivi de Christine. Mais le parallèle avec les trente années précédentes va s'arrêter là. Hope est interprétée de belle manière. Le groupe semble être plus à l'aise qu'au tout début du set. Après ces retours dans la discographie passée du groupe, Light Of The Morning, extrait de leur dernier disque en date, permet d'afficher musicalement l'orientation plus rock que le groupe a pris sur cet album.

Pourtant, c'est bien avec des titres tels que The Beatles And The Stones que le groupe séduit vraiment. La batterie se fait enfin moins lourde et les guitares sont harmonieuses, ce qui déclenche la clameur du public. Malheureusement tout le concert ne sera pas de cette trempe. The Girl With The Loneliest Eyes est moins délicate que d'accoutumée. Les montées de guitares sont absentes alors que la batterie retrouve cette sonorité insupportable. C'est un peu comme si The House Of Love bandaient les muscles et n'avaient plus ce côté qui nous plaisait tant par le passé. « Thank you for coming in these difficult times » déclare Guy Chadwick avant d'entamer une version de Shine On où, une fois encore, la lead guitare fait défaut. On regrette son absence et malgré un public qui suit notamment avec les « She, she-she-she shines on », il manque vraiment quelque chose. Et malheureusement cela va se sentir pendant quasiment tout le reste du concert. Heureusement Crush Me est un peu mieux calibrée et Burn Down The World est presque touchante. Cependant Destroy The Hurt est quasiment assassinée par une batterie de sumo et des chœurs qui chantent faux, et Se Dest n'est pas à la hauteur de nos espérances. Le concert se termine avec A State Of Grace, un morceau rock sans grande saveur.


Guy Chadwick revient sur scène seul pour une belle interprétation intimiste de Fade Away. La voix déraille un peu mais on retrouve tout de même cette émotion qui a manqué pendant le set principal. Les musiciens viennent le rejoindre et interprètent une version inattendue et réussie de In A Room, qui nous emporte. Ce sera moins le cas avec I Don't Know Why I Love You, à cause de problèmes récurrents déjà évoqués auparavant. A force de montagnes russes et de pas mal de déception pendant près d'une heure trente, on a du mal à y croire encore et pourtant Love In A Car vient conclure de très belle manière le rappel avec un final noisy qui voit les trois musiciens entourer la batterie. On pense alors que tout est terminé. Les lumières ne sont pas complétement allumées. Le public commence à quitter la salle, mais les quatre musiciens reviennent un titre supplémentaire. Melody Rose sera cette fois l'ultime morceau de ce concert.

Alors forcément, on sort mitigé du Café de la Danse. On ne peut parler de mauvais concert mais on est déçu que The House Of Love ne soient plus forcément ce qu'ils étaient, la faute avant tout à un batteur qui n'est pas vraiment en accord avec la musique du groupe. Guy Chadwick n'est plus non plus tout jeune, mais on lui pardonne ces petits moments où sa voix n'était pas vraiment en place. On se dit qu'on ne les reverra peut-être plus, et qu'on aurait rêvé de vibrer davantage pendant ce concert dans la salle parisienne.
setlist
    CRUEL
    CHRISTINE
    HOPE
    LIGHT OF THE MORNING
    THE BEATLES AND THE STONES
    INTO THE TUNNEL
    SWEET LOSER
    THE GIRL WITH THE LONELIEST EYES
    SHINE ON
    SWEET WATER
    CRUSH ME
    BURN DOWN THE WORLD
    DESTROY THE HEART
    SE DEST
    A STATE OF GRACE
    ---
    FADE AWAY
    IN A ROOM
    I DON'T KNOW WHY I LOVE YOU
    LOVE IN A CAR
    ---
    MELODY ROSE
photos du concert
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