logo SOV

The Slow Show

Paris, Maroquinerie - 5 octobre 2023

Live-report par Laetitia Mavrel

Bookmark and Share
Souvenez-vous, fidèles lecteurs, nous avions amorcé un petit temps calme avec les doux et délicats The Clientele à Petit Bain dimanche dernier et cela nous a fait grand bien. Sachez alors que parce que notre lectorat est sacré, nous souhaitons poursuivre dans la parenthèse douceur et délicatesse et c'est pourquoi votre chroniqueuse s'est à nouveau rendue à la rencontre de The Slow Show, quartet originaire de Manchester mené par le troublant Rob Goodwin, dans la troublante pénombre de la salle de la Maroquinerie à Paris.

Les anglais nous ont comblé avec Subtle Love, disque, comme son nom l'indique, tout en finesse paru il y a quelques semaines et qui, comme ses quatre prédécesseurs, a remporté tous les suffrages de la rédaction. On s'étonne donc toujours dans la salle de réunion qu'avec d'aussi beaux disques The Slow Show restent tant méconnus dans notre contrée. Et ça n'est pas faute pour les quatre musiciens de systématiquement venir nous rendre visite à chaque tournée. Malheureusement, ces derniers sont l'apanage d'un public restreint mais qui leur demeure fidèle depuis les débuts.


Suite à leur visite au Hasard Ludique il y a à peine une année, The Slow Show se plient à nouveau à l'exercice de la tournée européenne et nous donnent rendez-vous cette fois-ci à la Maroquinerie. Nous sommes toujours heureux de braver l'ascension de la rue de Ménilmontant qui nous mène au bar-terrasse le plus agréable du 20ème arrondissement. S'en suit généralement une descente dans la salle de concert qui assure toujours une agréable intimité avec les artistes qui s'y produisent. Ainsi, l'univers très velouté de Subtle Love ne pouvait pas mieux trouver pour s'exprimer.

Pour ce concert loin de faire le plein, c'est néanmoins une bonne demi-salle de spectateurs qui accueille très chaleureusement The Slow Show et leur chanteur Rob Goodwin, impeccablement tiré à quatre épingles, qui se présente devant nous en costume brun, chemise en lin blanche (toujours elle) et coiffé d'un chapeau Borsalino des plus élégants. Petite touche exquise en prime : ce dernier déambulera pieds nus sur un petit tapis d'orient, rajoutant un peu plus de trouble parmi les spectateurs. Nous retrouvons à cette occasion la petite poignée de fans allemands entraperçus il y a un an et nous réalisons à la vue de la grosse dizaine de dates chez eux que le groupe évolue dans d'autres sphères de popularité chez nos voisins d'outre-Rhin. Qu'à cela ne tienne, le français est fier et ne se laisse pas démonter (comme son équipe de rugby), et c'est durant une bonne heure et demie que les présents redoubleront d'ardeur dans leurs applaudissements pour combler les espaces vides.

La setlist est ce soir un élégant condensé des meilleurs titres de The Slow Show, avec honorablement représenté Subtle Love et ses morceaux comme une caresse, lentement susurrés par Rob Goodwin et son timbre si agréablement caverneux. Peu de mouvements sur scène, le répertoire ne s'y prêtant absolument pas, mais une très belle et chaude communion entre le chanteur et le public, tout passant par les regards et les sourires mais entre deux titres, la plupart du récital étant interprété si intensément que les yeux de l'anglais en demeurent clos.


On découvre avec délice les morceaux One Shot et Builder Boy, on regrette déjà l'absence de l'entêtant Roulette mais nous nous consolons avec Learning To Dance qui figure dans notre top 3 des singles du dernier album et qui vient magnifiquement clôturer le concert. Entre temps, et comme précisé par Rob Goodwin lui-même, avec maintenant cinq albums le groupe aime à brasser le plus large possible dans son répertoire, nous ayant raconté tant de belles histoires et surtout avec toujours le même fil conducteur : l'amour dans tout ce qu'il a de grand et de bienveillant.

Le concert défile trop rapidement tant la notion de temps se dilue complètement à l'écoute des ballades qui font office de petits charmes sur nos esprits. On retrouve alors Strangers Now, Dresden, le sublime Mountbatten et les petites berceuses que sont Low et Bloodline. Ce qui plaît au public est la grande modestie du groupe qui, bien que dans un pays où leur musique demeure injustement discrète, se donne avec tout son coeur et en remercie d'autant plus celles et ceux qui lui a accordé toute leur confiance depuis maintenant cinq albums.
setlist
    Strangers Now
    Dresden
    Long Way Home
    Mountbatten
    One Shot
    Ordinary Lives
    Breaks Today
    Low
    Brother
    Vagabond
    Hopeless Town
    Builder Boy
    Flowers To Burn
    Bloodline
    ---
    Lucky You, Lucky Me
    Learning To Dance
photos du concert
    Du même artiste