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Treeboy & Arc

Paris, Supersonic - 14 février 2024

Live-report par Jean-Christophe Gé

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Le Supersonic de Paris a concocté une belle affiche pour les amoureux de guitares en ce soir de Saint-Valentin.

Les parisiens de Veys ouvrent le bal avec leurs deux guitares, une basse, une batterie et quatre paires de bottes de cowboy. Leur musique dans un style americana blues rappelle les murder ballads de Nick Cave, et même s'il est difficile de comprendre les paroles, j'imagine des histoires pas toujours d'amour mais qui finissent quand même mal.
Leur musique électrique me rassure un peu sur l'état de la musique au pays du fromage de caractère, surtout après la foire de l'autotune, les Victoires de la Musique. Veys ont un bon sens de la mélodie, notamment sur la lead guitare et le chant, et leur reprise de Careless Whisper dans une version rock est plutôt réussie, même sans saxophone.


Avec Butterfly Bulldozer, les niveaux montent d'un cran. Niveau sonore d'abord, au pied des musiciens, les râteliers sont blindés de pédales d'effet, j'en compte une quinzaine pour le guitariste. Même le chanteur a son multi-effet. Et parce que, passé un certain point, il n'y en a jamais assez, le groupe a également un clavier vintage et un modulaire pour enrichir sa palette de sons.
Les nantais s'apprêtent à sortir leur premier EP, et il est clair que le groupe est parfaitement en place, c'est carré et bien barré. Comme leur nom qui fait rencontrer les papillons et les bulldozer, leur style est à la rencontre de courants qui ne se tutoient pas tous les jours : le prog rock 70s, la disco, le noise rock, le jazz... Visiblement fans de rétro science-fiction, on imagine Gérard Lenorman drogué par des extra-terrestres qui devient fan de Mogwai. Comme leur excellent EP, leur set retourne la tête et envoie du lourd. Pour le dernier morceau le chanteur descend dans la fosse et lance un pogo : Butterfly Bulldozer sème le chaos.


Le voyage continue avec le quintet de Leeds Treeboy & Arc. Le groupe est dans son monde et a la générosité de nous emmener dans un voyage psyché-punk perché dans les étoiles électriques. Avec deux guitares, un synthé et une basse particulièrement mélodique, il y a plusieurs couches dans leur musique. Le bassiste au t-shirt Crosby Stills Nash and Young occupe le milieu de la scène, tout cela est bien inhabituel.
Le public accroche vite, et au lieu de battre en retraite se lance dans un pogo sur Retirement. Imperturbable, le groupe enchaîne les morceaux, lâchant ici et là quelques mots de remerciement pour le public et se jetant des regards d'encouragement vers plus de follie. La setlist a été construite avec le même soin que celle d'un album, pour une montée en puissance constante. C'est la même tous les soirs, et au lieu de se reposer dans une routine millimétrée, le groupe profite de cette régularité pour se concentrer et délivrer toute l'intensité qu'il peut mettre dans sa musique.

Le chanteur est tellement dans son monde que, quand le moniteur sur lequel il s'est perché tombe de la scène, il continue à chanter, étalé de tout son long sur le dos. Ni peur ni mal, il remonte sur scène comme si de rien n'était et le staff de Sound of Violence, toujours prêt à servir la musique, remet le moniteur en place.

Le set se termine sur The Condor, un morceau plus lourd à la rythmique hypnotique, parfait pour redescendre en douceur.
setlist
    Never Again
    Behind The Curtain
    Character Building
    Retirement
    Human Catastrophe
    Midnight Mass
    Role Models
    False Objects
    Personal Best
    Winter Of Existence
    The Condor
photos du concert
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