Folly Group

Ce n'est pas tout à fait le printemps et il commence à faire frais en terrasse du POPUP! à Paris quand s'ouvrent les portes de son antre. Le concert est complet ce soir, mais l'ambiance restera intimiste pour un groupe d'initiés qui avait misé sur cette belle affiche.


Les jurassiens de Wheobe ouvrent la boîte de Pandore. Les lumières sont rouges, l'ambiance volontairement tendue. Le chanteur déclame un texte en anglais sur une musique plutôt calme, celui avant la tempête. Il est complètement habité et semble bien s'éclater dans le mur du son que construisent ses camarades.
La guitare passe par de multiples pédales pour finir dans un capharnaüm de décibels, la batterie métronomique assure que l'édifice reste en place, et c'est finalement la basse qui soutient la mélodie avec un chant bien énervé entre rap et pop. C'est le mélange improbable entre Rage Against The Machine et My Bloody Valentine, une musique rageuse mais une joie communicative. Entre deux morceaux, Wheobe nous disent "kiffer", et le public est bien dedans également.


Les anglais de Folly Group prennent la suite, quatuor également, mais configuration plus inhabituelle. La partie rythmique est particulièrement importante puisque le chanteur joue de la batterie et qu'il est secondé par un percussionniste. A cela s'ajoute un guitariste et un bassiste dans la pure tradition post-punk.

Ils commencent par deux titres de leur premier EP, mais le premier coup d'accélérateur se fait avec East Flat Crows et Pressure Pad extrait de leur excellent premier album. Le son est particulièrement bon, ce qui est très appréciable, surtout dans une salle de cette taille. Les différentes parties musicales s'assemblent bien et rendent justice à la qualité d'écriture et de production que le groupe met dans ses chansons. La rythmique à quatre bras fait son effet et charge les morceaux de puissance sans forcer.


Fashionista, premier single remarqué du groupe, a son lot de fans, et un groupe de fashionistas justement lance un pogo. Elles seront rejointes sur Big Crowd par une foule qui ne faiblira pas jusqu'à la fin du set. La rythmique et la fougue du public rappellent black midi et leurs shows aussi millimétrés que fous.
Après une dizaine de titres, le batteur laisse sa place au percussionniste pour I'll Do What I Can. Le rythme y est plus rapide et la batterie particulièrement forte, le chanteur a besoin de tout son souffle pour lancer ses incantations. Les deux derniers titres seront issus de leurs EPs, avec I Raise You en unique représentant de Human and Kind. Le percussionniste finit dans le public survolté avec sa cowbell pour donner le rythme aux danseurs.

Il rejoindra directement les loges, sans crier gare, c'est déjà la fin du set pour un concert intense qui a tenu le public en haleine tout du long.