Dernière nuit avec Biffy Clyro ! Après deux soirées de haut-vol et malgré les jambes lourdes dues aux kilomètres amassés en trois jours à arpenter Londres, le plaisir est toujours là à l'idée de retrouver nos trois écossais préférés. Surtout quand l'album au programme est cette fois-ci Infinity Land.
La foule qui attend devant l'O2 Shepherd's Bush Empire est, comme depuis trois jours, étonnement hétérogène. Alors qu'on aurait pu s'attendre à un rassemblement de quadragénaires nostalgiques de leur adolescence (dont je fais partie), nombre de jeunes auront également assisté à ces trois représentations, prouvant que Biffy Clyro ont su, au fil des ans, tisser un lien particulier avec leurs fans. On ne perd pas les bonnes habitudes une fois dans la salle : la couverture d'Infinity Land apparaît sur le désormais traditionnel rideau devant scène et, à 20h30 précises, comme les autres jours, le groupe fait son apparition, précédé de Your Beat Kicks Back Like Death de Scout Niblett.
Retour à la formation initiale du premier jour pour aborder ce troisième opus aux compositions plus tranchées que celles de The Vertigo Of Bliss. Preuve en est avec Glitter & Trauma qui ouvre le bal. Première intro entêtante, premier gros riff, premier (gros) pogo, premières bières reçues pour le t-shirt ! Un schéma qui se reproduira tout au long du set pour la plus grande joie de tous.
Toujours au pic de leur forme, Biffy Clyro ne faiblissent pas au fil des jours et cette entrée en matière, avec le deuxième single tiré de l'album, le prouve de la plus belle des manières. La foule est clairement venue en découdre ce soir et Strung To Your Ribcage va lui apporter de quoi la satisfaire. Le mosh pit ne se refermera que sur My Recovery Injection, dont l'intro plus dansante que les précédents titres calme un peu les ardeurs de la fosse. Une accalmie de courte durée puisque Got Wrong fait une nouvelle fois voler les cups de bières par dizaines.
On en oublierait presque qu'Infinity Land est un disque plutôt sombre tant la joie est de mise dans la salle. La balade The Atrocity, magistralement interprêtée par le trio, vient nous rappeler cet état de fait, avant que Biffy Clyro ne refassent parler la poudre avec Some Kind Of Wizard, Wave Upon Wave Upon Wave ou Only One Word Comes To Mind et sa fin épique, quasi hardcore. Si There's No Such Man As Crasp reste plutôt anecdotique dans la discographie des Écossais, celle-ci nous prépare à l'arrivée du premier single tiré du disque. Réclamée avec insistance par le public dès le premier soir (!), ce à quoi Simon avait répondu d'un taquin « il faudra revenir mardi pour celle-là », There's No Such Thing As A Jaggy Snake se présente enfin à nous et la foule le sait ! En effet, un grand cercle se forme déjà avant même le premier son sorti de la guitare de Simon. Mon jersey du Richmond FC floqué Roy Kent aura donc droit à sa troisième bière dès l'entame du morceau. Mais difficile de blâmer qui que soit tant Jaggy Snake (pour les intimes) reste une chanson emblématique de Biffy Clyro, compilant tout ce qui fait la force des compositions du power trio.
Ce ne sont pas The Kids From Kibble And The Fist Of Light et The Weapons Are Concealed qui viendront faire baisser la température ! La bien nommée Pause It And Turn It Up le fera avant que Simon ne fasse l'annonce tant redoutée. Tradition Feed sera bien la dernière chanson venant clôturer ces trois nuits spéciales consacrées au trois première productions de Biffy Clyro.
Une déception vite effacée par l'attente de la seconde partie du show qui, comme les jours précédents, tiendra toutes ses promesses puisqu'entamée par Different People, titre parfait pour faire une nouvelle fois exploser l'assistance. Tout le monde entonne « there's no such things as home » comme si le Shepherd's Bush Empire était désormais la maison de chacun. Les titres vont alors s'enchaîner dans une communion rarement vécue, chaque personne ayant conscience qu'il faut profiter du moment présent. Semi-mental, Woo Woo, Accident Without Emergency et Sunrise font danser la salle avant qu'Adore ne calme les esprits.
Une nouvelle fois, les B-sides ne sont pas oubliées, et c'est à Bonanzoid Deathgrip à qui revient cet honneur. Il aura d'ailleurs été frappant de voir tous les soirs la foule reconnaître dès la première note chaque chanson interprétée lors des sessions Best Of, même les plus confidentielles, preuve d'un attachement sans faille da la part de la fan-base du trio. Black Chandelier, un des titres les plus populaires du groupe, ne fait pas partie de cette catégorie, et la foule s'en donne à cœur joie sur les refrains, tous comme sur ceux de Whorses, The Thaw et Slurpy Slurpy Sleep Sleep venant conclure le set avant le rappel.
Les derniers « Mon the biff » se font entendre avant que Simon, Ben et James ne refassent leur apparition. Tout le monde est désormais conscient que se seront les derniers moments passés avec le groupe, et Machines est chanté comme si demain n'existait pas. Absente depuis maintenant trois jours, la dernière chanson ne fait plus guère de doutes, c'est bien Many Of Horrors qui sera chargée de conclure les débats. Le titre, popularisé au Royaume-Uni par la vainqueur de la saison 7 d'X-Factor (et oui !), est un incontournable des concerts de Biffy Clyro, et celui-ci ne fera pas exception. Inutile de préciser que, désormais, la salle entière est debout pour vivre ce dernier moment et cet instant d'émotion pure.
Une magnifique conclusion pour ces trois dates exceptionnelles, Simon remerciant longuement les fans pour leur fidélité, sous les hourras de la foule en liesse.
Si les superlatifs manquent pour décrire l'ambiance qui se sera dégagée de ces concerts londoniens, une seule chose est sûre : la promesse d'une Celebration Of begginings (et bien plus) a été tenue !