En première partie de Beak> on découvre Litronix que l'on ne connaissait pas avant ce soir.
Le Californien, seul sur scène, délivre une sorte d'électro un peu barrée, étrange, avec des voix vocodées mais qui a un certain charme. Un musicien seul sur scène avec ses machines n'est jamais un exercice facile mais Litronix offre un set assez intriguant pour susciter un intérêt de plus en plus croissant au fur et à mesure que celui-ci avance.

Un concert de Beak> est déjà un événement en soi mais sachant que Geoff Barrow s'apprête à quitter le groupe il devient dès lors un must absolu, d'autant plus que le combo de Bristol nous a offert un chef d'œuvre il y a quelques mois avec
˃˃˃˃, sans aucun conteste l'un des disques de l'année. Le concert débute par cet album joué dans l'ordre et dans son intégralité. Geoff Barrow s'amuse en déclarant que ceux qui n'ont pas accroché avec le disque peuvent toujours aller boire au bar et revenir plus tard. Les versions live de
Strawberry Line, The Seal ou
Denim sont encore plus belles sur scène que sur disque. Il faut dire que ce style musical entre krautrock et space rock convient on ne peut mieux au live. C'est magique et pourtant le trio ne bouge presque pas, seul un musicien n'étant pas assis.

Tous les titres de l'album sont joués dans de splendides versions avec, outre
Strawberry Line et
The Seal, une mention particulière pour
Bloody Miles et
Secrets qui frisent le sublime. Le concert se poursuit ensuite dans cette même atmosphère et donne parfois l'impression que l'on a été téléporté en 1974 ou 1975. On a droit à des merveilles de
˃˃ et
˃˃˃ comme
Yatton,
Allé Sauvage ou
RSI. Geoff Barrow remercie le public pour son écoute et dit être ravi de jouer son dernier concert à Paris dans cette même salle où il s'était produit pour la première fois trente ans auparavant. C'est un adieu, mais un adieu chaleureux tant les membres du groupe blaguent et plaisantent entre eux et avec le public durant tout le show.
On termine en beauté avec
Blagdon Lake, un morceau tiré du premier album du groupe qui, quinze ans après sa création, n'a pas pris une ride. Un concert magnifique de la part d'un groupe dont l'inventivité musicale n'est plus à prouver. Un génie comme Geoff Barrow s'en va mais nul doute que Beak> ont encore beaucoup à dire.