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Blood Red Shoes
Reverend And The Makers

Paris, Cigale - 9 novembre 2007

Live-report par Fab

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Tout aussi connu pour sa programmation pointue et sans égale que pour ses affiches improbables, le festival des Inrockuptibles a une nouvelle fois justifié sa réputation lors de la soirée organisée ce vendredi 9 décembre à la Cigale de Paris. Du bon, du convaincant, mais aussi quelques déceptions malgré tout rapidement oubliées. On oubliera notamment la pénible prestation des sept jeunes femmes d'Effi Briest, lancées en ouverture de la soirée sur les planches du théâtre parisien. En mêlant sans retenue des influences visiblement très variées, du psychédélisme américain au folk en passant par des sonorités expérimentales, le septet de Brooklyn a rapidement obtenu l'indifférence la plus complète de la majorité du public.

Un public fort heureusement revigoré une demi-heure plus tard par la fougue et la puissance dévastatrice des deux jeunes anglais de Blood Red Shoes, capables d'enchaîner les titres avec une impressionnante prestance scénique et de conquérir la foule minute après minute. A la guitare et au chant, la charmante Laura-Mary Carter attire les regards de la genre masculine tout autant pour ses airs coquins que pour ses riffs tranchants tandis que son compère Steven Ansell martèle les fûts avec violence tout en la relayant lors de jouissives joutes vocales.
Les habitués de la formation ne sont pas déboussolés par une setlist classique mais également agrémentée de quelques nouveautés probablement extraites de leur futur premier album à paraître en début d'année 2008. En délaissant leurs plus anciennes compositions, telles Meet Me At Eight ou Stitch Me Back, Blood Red Shoes mettent ainsi en avant les excellents It's Getting Boring By The Sea, joué en ouverture du set, mais aussi A.D.H.D., Say Something ou encore le dantesque I Wish I Was Someone Better dont les paroles vibrent encore sur toutes les lèvres.

Attendue comme la confirmation des promesses entrevues à l'écoute de l'album The State Of Things, la première prestation française des Reverend And The Makers restera au final une semi-déception. S'il ne fait aucun doute que Jon McClure, poète des rues de Sheffield, est un homme talentueux et très inspiré, toujours à même de jouer avec son public, le rendu scénique de son album laisse à désirer.
Peut-être cela est-il dû tout simplement à un backing band peu efficace malgré de nombreux efforts ou plus simplement au choix d'interpréter quelques titres peu adaptés au live, mais le fait est que le groupe présenté comme une machine à faire danser a failli dans sa tache, parvenant à quelques reprises uniquement (Heavyweight Champion Of The World, The State Of Things, He Said He Loved Me) à faire monter l'ambiance dans la salle.

Conclusion de cette soirée bien remplie, la tête d'affiche pour laquelle de nombreuses personnes se sont à l'évidence déplacées, à savoir les américains de Cold War Kids, auteurs d'une prestation honnête et sans fioritures où les nombreux titres de Robbers And Cowards obtiennent sans la moindre difficulté l'approbation générale.