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The Mabuses
The Sleeping Years

Paris, Café de la Danse - 21 mai 2008

Live-report par Laurie

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Entre folk émotif et psyché acidulé, l'arène du Café de la Danse remonte le temps et nous emmène dans un paradis perdu habité par Elliott Smith, Love et The Coral, à deux pas seulement de la rue de la Roquette. Moment important de cette soirée : redescendre et s'assurer de reprendre sa montre qu'on avait laissé à l'entrée ainsi que cette mauvaise tête qu'on tirait juste avant, en maugréant tel un supporter de Chelsea "et merde" !

La salle est peu remplie. L'instant promet d'être intimiste entre The Sleeping Years et des bancs quelques peu clairsemés, jonchés de fidèles prêts à recevoir la bénédiction du divin. The Sleeping Years, la nouvelle formation de Dale Grundle, après la séparation de The Catchers, donne dans la mélancolie, l'introspection la plus timide et fait presque passer The Divine Comedy pour du hard rock. Sur scène, Dale et sa guitare folk, accompagné de Michelle So, une violoncelliste qui enchante les premiers rangs et les photographes qui se pâment à ses pieds. Tout commence avec Setting Fire To Sleepy Towns, dans une ambiance où le moindre souffle s'entend, et les premiers applaudissements se veulent encore timides. Dale, plongé dans le coffre de sa guitare enchaîne sur You And Me Against The World, prend des allures de Stuart Murdoch et tangue doucement vers l'imaginaire de Belle and Sebastian. L'atmosphère est planante sur les premiers accords de The Lockkeeper's Cottage, tout en réserve, rejoint par un violoncelle qui partage son chagrin. Heureusement, le petit duo sourit à la fin du morceau, et nous demande si ça va bien. La salle, tendue et complètement absorbée par les morceaux, en oublie presque de répondre et n'ose que timidement émettre un petit "oui" ! Le duo renchaîne sur d'autres titres de l'album We're Becoming Islands One By One, avec Macosquin, Coleraine et Clocks And Clones. Petit souvenir d'une époque révolue, Dale entonne Summer Is Nearly Over des Catchers avant de conclure sur Dressed For Rain. Remerciements envers l'assemblée, qui même, lumières toutes rallumées demeure silencieuse et encore abasourdie par le déluge d'émotion déversé à quelques mètres d'elle. Juste le temps de féliciter Dale pour son super show et de lui demander à quand son prochain passage en capitale ; celui-ci répondant, "on joue bientôt à Tourcoing, puis en juillet en Corrèze".

Désappointement, car Dale s'en va battre la campagne avec ses merveilleuses mélodies bien loin, si loin qu'on en aurait presque du chagrin.

Place ensuite à la formation la plus attendue de la soirée : The Mabuses. Les lumières s'allument sur 6 lascars prêts à dégainer les premiers accords de We Rested Our Feet, extrait du premier album, The Mabuses. Accueil chaleureux de la foule. Vient ensuite le très pop, Seasider, joué dans une ambiance très britannique avec la retransmission du match qui se jouait ce soir, Manchester/Chelsea. Atmosphère potache, donc, avec quelques membres du public semblant plus absorbés par les actions de Cristiano Ronaldo que par les délires psyché de Kim Fahy...La troupe est rejointe par une septième comparse au violon, pour I'm The Greatest, créant un fabuleux tableau d'expérimentations surréalistes, devant lequel, on ne sait plus où donner de la tête tant chaque instrument est maîtrisé avec génie et originalité. Kim remercie le public, qui le couvre d'applaudissements, pour cette virée dans la 5ème dimension, où seuls des groupes tels que Pink Floyd, donnent accès. La formation passe en revue les meilleurs titres de Mabused, avec Dark Star, Sugarland et le lancinant Byayaba qui confère au show un accent Velvetien. Le groupe à géométrie variable, qui passe à 8 avec un autre guitariste, laisse éclater sa folie sur des morceaux comme Havana qui fait décoller le Café de la Danse bien loin du 11ème pour atterrir au fond du Mexique. Enchaînement sur Feast et son style acide qu'on croirait taillé pour la Hacienda, talonné de près par Glass Eyed Pitter Patter et Mirth. Le groupe offre une veritable performance instrumentale, jalonnée de délires guitaristiques, électrisant un public qui n'en revient pas et qui commence à taper des pieds à la fin des titres. Kim Fahy et les siens entonnent le planant Destination qui remplit sa mission, et nous fait partir très loin, avant de conclure sur Hog Of The Forsaken.

Le public applaudit pendant plusieurs minutes attendant un éventuel rappel, en vain. The Mabuses laisse ce soir un public survolté qui en redemande ; car après tout, la redescente peut s'avérer malheureusement, comme c'est le cas pour la plupart, triste et déprimante. Un concert vécu ce soir comme une expérience unique !
setlist
    THE SLEEPING YEARS
    01. Setting Fire To Sleepy Towns
    02. You And Me Against The World
    03. The Lockkeeper's Cottage
    04. Strays
    05. Macosquin, Coleraine
    06. Clocks And Clones
    07. Summer Is Nearly Over
    08. Nearly Got It Made
    09. Dressed For Rain

    THE MABUSES
    01. We Rested Our Feet
    02. Seasider
    03. I'm The Greatest
    04. Dark Star
    05. Sugarland
    06. Byayaba
    07. Cubicles
    08. Havana
    09. Feast
    10. Mad Went The Barber
    11. Glass Eyed Pitter Patter
    12. Mirth
    13. She Went Wild
    14. Destination
    15. Slumber 101
    16. Hog Of The Forsaken
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