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William

Paris, Flèche d'Or - 12 janvier 2009

Live-report par Jean-Christophe Gé

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Ce soir, la Flèche d'Or est bien remplie pour un lundi. Est-ce parce que la saison n'a pas vraiment commencé ou parce que l'affiche est prometteuse, il est encore trop tôt pour le dire à 20h30, mais si vous sentez que vous n'irez pas jusqu'au bout de cette chronique, je vous le dis, tout de suite : l'affiche est absolument excellente.

J'arrive juste après que Simple Appareil ait débuté son set. Ce trio, qui officie parallèlement dans Heliogabale joue un blues rock expérimental qui fait autant penser à un Black Rebel Motorcycle Club punk qu'à des Ikara Colt vivants. Ikara qui ? Oui c'est un peu le problème de ces groupes qui ont fait le choix difficile de faire une musique élégante et brouillonne à la fois, à part Sonic Youth, ils ont du mal à se faire une place au panthéon du rock. Ce trio a quand même quelques morceaux redoutablement efficaces pour ramasser l'auditeur dans ses cordes de guitares sur saturées et le faire virevolter en l'air dans un trip punk, noisy et tripant. Tout le set n'est pas au top, et on sent que ce groupe de musiciens quasi-trentenaires a encore des progrès à faire, et ils les feront très probablement.

King Of Conspiracy vient après, et cet autre trio balaie tout sur son passage en quelques secondes. Ils officient un peu dans le même style que Simple Appareil, du rock dur et arty, joué à trois. Les programmateurs ont joué la carte de la cohérence car la musique de William est aussi dans cette veine. Cependant, en quelques secondes, cet autre trio envoie tout valser, le groupe est dans une transe tendue qui paraît démesuré par rapport à la tranquillité d'un public poli, curieux et attentif mais qui ne les connaît pas et ne les soutient pas encore. Ce groupe est aussi déchaîné sur scène que Foals ou les Vines quand ils venaient encore en France et qu'ils faisaient de bons concerts. Après un premier "merci" un peu timide, la surprise est immense, ce groupe qui a tout compris au rock'n'roll est en fait ... français. J'apprendrais après qu'ils sont quand même installés à Londres. Ils sont à suivre de très près, et devraient très rapidement trouver un label, ou alors la planète rock s'est définitivement arrêtée de tourner. Le chanteur est tellement possédé qu'il réussit à casser une baguette en jouant de la cow bell, c'est dire l'état de tension du personnage.

Arrive le tour de William, le groupe que je suis venu voir, mais ça ne va pas être facile de passer après les King Of Conspiracy. Cette impression se confirme dès les premiers morceaux, même si j'y reconnais les excellentes chansons de leurs premiers EP, William a moins de charisme que leurs prédécesseurs. Ce doit être ça la conspiration, impossible de jouer après eux. Cependant, au fur et à mesure que les anglais s'installent dans leur set, la folie de leurs compositions et le chant barré du chanteur font leur boulot. A trois, chacun est important, et le bassiste avec son air bonhomme et ton t-shirt jaune tient en fait la plupart des mélodies en jouant très aigu. C'est également à lui que revient la tache de discuter, un peu, avec le public dans un français pas si mauvais. Arrivé au bout de leur set, ils auront finalement été très convaincants, et un tour au merchandising me permet de récupérer l'album qui se trouvera bientôt chroniqué ici même. J'apprends également qu'ils terminent l'enregistrement d'un mini album qui sortira au printemps, accompagné d'une tournée qui repassera par la Flèche d'Or... alors à bientôt !

PS : Marvin jouait aussi en clôture, mais comme les petits gars de la gare de Saint-Lazare avaient repris leur série de grèves de 59 minutes, il a fallu que je m'en aille...