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Queen Adreena

Paris, Maroquinerie - 16 janvier 2009

Live-report par Ludovic

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Queen Adreena fait partie de ces groupes dont les albums passent relativement inaperçus, mais qui arrivent à créer le buzz grâce à des prestations scéniques complètement déjantées. En ce 16 janvier, dans une Maroquinerie très bien remplie, le jour est venu de vérifier que cette réputation de bêtes de scène n’est pas usurpée.

La première partie est assurée par Natasha, groupe parisien emmené par l’ancienne chanteuse d’AS Dragon, Nathasha Lejeune. Ils nous proposent un rock français « kitsch » assez proche des ambiances et des textes de Philippe Katerine. Même si l’ensemble est plutôt bien fait, ce set ne marquera pas les esprits des fans les plus énervés de la « Queen ».

Dés l’entrée sur scène de Katie Jane Garside et ses 3 musiciens sur Lick puis In Red, l’ambiance prend une allure beaucoup plus punk. Comme à son habitude, la charismatique chanteuse joue son rôle de diva Trash et bien alcoolisée, et la réaction des fans est immédiate. Elle monopolise l’attention du public qui est tout particulièrement énervé ce soir. Pour preuve, malgré la taille modeste du lieu, les videurs semblent débordés par quelques énergumènes surchauffés par les attitudes et les positions provocantes de KJ.
Ravie des réactions qu’elle provoque, elle décide de ne pas en rester là et devient même de plus en plus possédée et dévêtue au fil du set. Il est cependant réducteur de ne s’enthousiasmer que pour le sex appeal de la chanteuse. En effet, musicalement, la rythmique entraînante et hypnotisante est soutenue par des riffs incisifs. Même s’ils sont relativement discrets, les trois musiciens ne font pas de la simple figuration et se fondent totalement dans le moule classieux et trash du concert. Bien entendu, ils n’ont pas un dixième du charisme de la chanteuse, mais parviennent tout au long du concert à donner une cohérence à l’ensemble en maintenant une intensité lourde et électrique.

Le set se déroule sans que l’on ne voit le temps passer, et la voix de KJ se fait tour à tour émouvante, cristalline et brutale. Malgré une attitude laissant penser qu’elle ne pourra jamais terminer son show, elle ne réalise aucune fausse note et chante à la perfection. Sa voix en devient la marque de fabrique du set. En effet, peu de chanteuses sur la scène actuelle ne sont capables d’autant de variations vocales dans la même chanson. Sur un titre ravageur comme Pretty Like Drugs, elle passe en quelques secondes de chuchotements classieux et doux dignes d’Emilie Simon à des hurlements féroces qui rendraient jaloux beaucoup de chanteurs du mouvement hardcore.
Sur les derniers morceaux, elle se lâche complètement, proposant sa poitrine aux regards hypnotisés des nombreux mâles en rut présents. Les fréquentes gorgées de Vodka et de vin partagées avec les premiers rangs par de nombreux jets, l'aident à atteindre cet état totalement déjanté. Pour amplifier le côté mystérieux du personnage, elle n’aura jamais communiqué verbalement avec la salle, se contentant de regards provocants.

Durant toute la soirée, nous nous demandons si nous assistons à un superbe numéro d’actrice qui joue à 100% son rôle de diva trash, ou si cette nana est bel et bien totalement possédée par sa musique. Quoiqu'il en soit, aussi folle soit elle, Katie Jane Garside est une vraie chanteuse et une des plus grandes personnalités live de la scène rock actuelle.
setlist
    Lick
    In Red
    Happy Now
    Crows
    Killers
    Somewhere Upstairs
    Ruby
    Suck
    Life
    Night Curse
    Medicine Jar
    Fuck Me Dolly
    Pretty Like Drugs
    Pretty Polly
photos du concert
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