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Bad Lieutenant
Bat For Lashes
Wave Machines

Paris, Olympia - 4 novembre 2009

Live-report par Jean-Christophe Gé

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Le Festival des Inrockuptibles et ses affiches très chargées ne font pas bon ménage avec les longues journées de boulot. C’est donc sans regret que je rate un Wave Machines dont les premiers EP m’ont laissé de marbre, et avec une pointe de déception que je manque également Violens dont je ne savais rien, et dont je n'en sais pas plus puisque je suis arrivé juste à temps pour voir les roadies fermer le rideau après leur set.

En avant scène s’installe un synthé, une guitare et une chanteuse pour un mini set acoustique. Ces mini set acoustiques programmés pour faire découvrir de jeunes talents sont prévus sans flyer ni programme. C’est le deuxième concert de La Fiancée qui est très fière de jouer à l’Olympia, mais n’a pas l’air très impressionnée pour autant. Sa chanson française bien composée, bien chantée et bien accompagnée laisse tout de même supposer qu'elle et ses deux camarades ont un peu bourlingué avant d’arriver sur scène ce soir.
Après ce petit set, la tension monte parmi les vétérans. Ce festival est le seul où je me sente jeune (je suis né l'année de Raw power). Chacun y va de son anecdote sur la dernière fois (ou la première) qu’il a vu New Order. Combien étaient présents dans ce même Olympia quand en 2001, le groupe culte de Manchester avait fait son retour sur scène lors du Festival des Inrockuptibles ?

Bad Lieutenant, ce sont deux New Order et demi (Bernard Sumner, guitariste et chanteur, Stephen Morris, batteur, et Phil Cunningham le guitariste sur scène à leurs côtés depuis 2005) ainsi que deux autres musiciens : Jack Evans (chanteur et guitariste) et un bassiste francophone qui n’est pas Alex James (de Blur, qui est aussi à l’origine du groupe). Ces deux là doivent être de sacré professionnels car le groupe est parfaitement en place alors que c’est leur première tournée. Malgré de nombreux problèmes techniques dont se plaindra Bernard Sumner, c’est le concert le plus carré auquel je l’ai vu participer.
Après deux morceaux bien envoyés, le groupe s’assure de se mettre l’audience dans la poche en jouant Ceremony, premier single de New Order. Grosse séquence émotion qui se reproduira avec Crystal dans sa version longue et une introduction qui marque, puis à la fin du set quand les mauvais lieutenants joueront un bel enchaînement de vieilleries.

Au milieu de ces vieilles pépites, les compositions du groupe font bonne figure. Sur album ces titres tombent à plat, mais sur scène ils prennent une nouvelle dimension plus entraînante comme un Twist Of Fate particulièrement bon. Ce groupe transmet à la fois l’enthousiasme des jeunes formations et l’expérience des vieux de la veille.
Bernard Sumner un peu plus détendu depuis que Jason lui a changé son AC30 introduit Tighten Up, composé avec Johnny Marr dans Electronic en 1991. Ce morceau est enchaîné avec Out Of control des Chemical Brothers auxquels il avait prêté sa voix. Le son est énorme comme l’aiment les deux frères chimistes. Ils auraient aussi apprécié l’enchaînement sur Temptation qui clôture le set.

Pas de rappel pour les petits groupes, le rideau se ferme, un écran tombe et une audience à moitié attentive, à moitié publiphobe, assiste à la projection de la reprise de Beds Are Burning des Midnight Oil pour tck tck tck, le collectif qui veut sauver la planète. Je découvre alors un clip visible ici et particulièrement réussi.
C’est aussi la première fois que j'assiste à un concert de Bat For Lashes en tête d’affiche, et la première fois que je les trouve vraiment excellent. Le groupe est serein, concentré sur sa musique, plus que sur ses costumes ou la demi-heure qu’il a pour séduire. Le son est aussi parfaitement réglé, ce qui aide pour mettre en avant l’équilibre étonnant qu’ils réussissent entre les percussions et les mélodies jouées avec des instruments aussi diverses que les claviers, la guitare ou des sortes de « livre accordéon ».

La proximité de la voix de Natasha Khan avec celle de Björk me dérange encore un peu, mais la magie du groupe finit par l’emporter. C’est le dernier concert de l’année pour eux et ils semblent ne plus pouvoir quitter la scène après deux rappels ayant commencé en duo avec une télévision et se terminant par une profusion de remerciements et un titre qui n’était pas prévu.