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Alberta Cross

Paris, Maroquinerie - 21 novembre 2009

Live-report par Anaïs

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Après avoir assuré la première partie du Dave Matthews Band en juillet dernier, revoici Alberta Cross, seuls comme des grands, pour un concert parisien à la Maroquinerie en compagnie de leurs copains américains Dead Confederates, première partie aux accents post-rock hypnotique.

On déplorera pour eux une batterie trop mise en avant, des riffs de guitares quasi-inaudibles et une voix bien trop timide. Les yankies nous entraînent dans une semi-léthargie qui, couplée à une Maroquinerie quasiment vide (et oui, il était encore très tôt !), nous donne quelques angoisses quant à la deuxième partie de soirée.
Après un bref entracte et un Guronzan, je m'en retourne pour découvrir une salle bien remplie. Juste le temps pour les roadies d'installer une jolie collection de guitares et voici Alberta Cross. Peter Ericson Stakee et son incontournable chapeau vissé sur ses brillants cheveux blonds salue chaleureusement le public, et on remarque d'emblée un énorme pin noir accroché à son gilet sur lequel on lit très distinctement « John Lennon lives », pour ceux qui en doutaient encore... Une pointe d'humour qui nous confirme que malgré leur migration vers les Etats-Unis ils restent bel et bien « so British ».
Le quintet ouvre avec le magnifique Song Three Blues et la voix de Peter nous happe instantanément par sa volupté et nous fait frissonner les avant-bras, puis enchaine ensuite un titre aux accents plus dansants, Taking Control qui nous donnerait presque envie de prendre la route avec eux. Peter Ericson Stakee exécute une danse sur un pied le dos complètement courbé qui lui donne l'allure d'un guerrier Sioux. On savoure un clavier aux sonorités « évangélistes » avec Old Man Chicago et c'est toujours avec la même ferveur que nous sommes suspendus à l'organe riche en émotions du chanteur. Alberta Cross enchaînent les titres phares de Broken Side Of Time, leur dernier album, avec une fidélité sans écart à la version studio, puis nous offrent un bref retour en arrière avec The Thief And The Heartbreaker titre éponyme de leurs premiers opus. Le public est aux anges et se délecte de la moindre note.

Le groupe finit sur un ATX au gimmiks puissants qu'il dédicace au plus jeune fan de l'assistance, huit ans à peine. La Maroquinerie applaudit, l'ambiance est amplement réchauffée, presque familiale. Puis vient le rappel qui ne durera que le temps de deux titres seulement au lieu de trois en raison de l’heure avancée. Du blues, du blues et encore du blues...
Malgré leur jeune âge, Alberta Cross font preuve d 'une surprenante maturité et interprètent leur art à la perfection, peut-être même trop. Espérons tout de même vite les revoir sur une scène plus grande !