La rentrée musicale s’était faite attendre. Un mois le temps que l’hiver passe, et les concerts affluent de nouveau dans la capitale. Ainsi, à la Maroquinerie se produisaient les petits chouchous de la presse et du public indie que sont
Fanfarlo accompagnés par les Français de
My Girlfriend Is Better Than Yours et les Australiens de
Lawrence Arabia, à l’occasion de cette nouvelle soirée Inrocks Indie Club.
Alors que nous arrivons, les
Lawrence Arabia s’installent, et prennent place sur la scène. D’un quatuor classique, barbu, on aurait pu s’attendre à des ersatz de groupes pop-rock-folk comme ils en pullulent à foison. Ce sera quelque part le cas à l’écoute des chansons formellement classiques du groupe ; ce qui jouera nettement en leur faveur et qu’a contrario de nombres de leurs congénères, les Lawrence Arabia savent écrire de bonnes mélodies. Et assez bien qui plus est. Ensoleillées, vivifiantes, dansantes parfois, leurs compositions puisent ça et là allégrement aussi bien chez les
Beach Boys que chez
Supergrass. Dans un style en vogue, proche des nouveaux hypes
The Drums, Lawrence Arabia convainc par des petits hymnes simplistes – voire régressifs comme
Apple Pie Bed et
I've Smoked Too Much – et auront fait de ce set une belle ellipse passéiste et idéaliste.
A peine deux mois après leur dernier passage lors du
Festival des Inrockuptibles à la Boule Noire, voici Fanfarlo de retour pour trôner en tête d’affiche face à une salle comble et conquise d’avance dès les premiers chœurs de
The Walls Are Coming Down. Les Fanfarlo auront semblé tout de même éreintés ce soir alors que les premières chansons plongent la Maroquinerie dans une ambiance pop baroque à la beauté formelle irrésistible. Peut-être est-ce l’amorce de la tournée européenne et américaine qui aura joué sur leur forme physique, néanmoins, malgré la fatigue apparente, les Anglais auront fait une prestation du plus bel effet. Très cadré et précis, le set de Fanfarlo regroupera à la fois quelques nouvelles chansons (
Tuesday, Waiting In The Wings) comme leurs tubes imparables (
Drowning Men, l’immense
I’m A Pilot). De vieux morceaux feront également leurs réapparitions (
We Live By The Lake).
Les plus belles chansons de cette soirée auront tout de même été celles qui, progressives, ne demandaient pas tant d’énergie que de l’intensité montante et de la justesse mélodique. A cet exercice, le groupe possède de superbes atouts comme
Finish Line ou
Harold T. Wilkins, qui se donnent à cœur joie d’emporter l’auditoire vers des envolées pop d’une efficacité et une balance des plus appréciables. Malgré un set assez court (moins d’une heure en comptant le rappel), Fanfarlo aura tout de même su injecter cette dose vivifiante d’adrénaline sur les superbes conclusions lyriques de
Luna, puis sur
Ghosts lors du rappel. Tout en splendeur assumée, la grandeur de Fanfarlo réside dans le plus parfait équilibre de ses éléments en suspension. Une sensation des plus constamment effarantes.