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Richard Hawley

Paris, Alhambra - 10 février 2010

Live-report par Emeline

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L'événement avait son importance ce mercredi : pour promouvoir la sortie de son nouvel album, le superbe Truelove's Gutter, Richard Hawley offrait un concert unique en France à l'Alhambra, à Paris.

Il fallait de la motivation pour aller affronter le froid glacial et la neige pour se rendre dans la salle parisienne. Mais la peine en valait sacrément le coup. Après une première partie joyeusement efficace orchestrée par le français Gaspard Royant, le dandy pop anglais débarque sur scène sur les coups de 21h.
Entouré d'un guitariste, d'un bassiste / contre-bassiste, d'un pianiste et d'un batteur qui ne cesseront d'impressionner par leur dextérité et leur délicatesse instrumentales, Richard Hawley impose immédiatement son univers lorsqu'il s'avance devant son micro sur l'introduction fantomatique de As the Down Breaks. La profondeur de sa voix, caverneuse, grave et délicieusement cryptique, rend le public fasciné en quelques secondes seulement, plantant le décor d'une atmosphère qui s'annonce sacrée, presque christique. Silence dans la salle, contemplation dans les yeux des spectateurs pendant une heure quarante.

Une heure quarante durant laquelle - guitare en main et pupitre sous les yeux – le crooner, impeccable dans son costard trois pièces, dévoilera son élégance et son assurance sur quelques-unes de ses ballades pop enveloppées et oniriques (Ashes on the Fire, Remorse Code, For Your Lover, Give Some Time - écrit, nous dit-il, pour sa femme), dont l'incandescence se diffuse continuellement jusqu'à ce que l'on perde la notion du temps.
Car Richard Hawley fait fi des courants et des modes et traverse les époques avec une facilité qui n'a d'égal que son talent. Sur scène, il passe en revue le slow des années 50s sur le dodelinant Hotel Room, fait dans le glamour et le chic sur Coles Corner, flirte avec le psychédélisme des sixties sur l'enivrant Don't You Cry, ou cristallise la modernité pop-rock sur ses hymnes entraînantes Run For Me et Oh My Love.
Tout cela sous couvert d'un romantisme omniprésent (Lady Solitude) et surtout d'une maîtrise impeccable de son instrument : il n'y a qu'à le voir, tel un véritable performeur accompli, faire varier l'intensité de ses morceaux, dés qu'il sort ses solos de guitare fougueux, presque noise, à la fois précis et envoûtants tant la réverbe est prononcée.

Le temps d'un rappel remarquable avec la reprise dynamique de Crawfish d'Elvis, puis celle de Hushabye Mountain et l' extrêmement attendu The Ocean, et il est temps de retourner à notre trottoir tout blanc et de se remémorer la classe de ce monsieur définitivement pas comme les autres.
setlist
    As The Down Breaks
    Ashes On The Fire
    Lady Solitude
    Hotel Room
    Soldier On
    Coles Corner
    Open Up Your Door
    For Your Lover, Give Some Time
    Oh My Love
    Remorse Code
    Run For Me
    Don't You Cry
    -----
    Hushabye Mountain
    Crawfish
    The Ocean
photos du concert
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