Richard Hawley

Mercredi soir dernier, La Cigale recevait Richard Hawley pour un show à la mesure du personnage : roots, folk et rock n' roll. Celui qui, au cours de sa carrière, a publié sept albums solos, travaillé avec Pulp, collaboré avec les Arctic Monkeys (Alex Turner en a fait son modèle, que ce soit du style vestimentaire au style musical), reste pourtant un inconnu de ce côté-ci de la Manche.

Alba Lua ouvrent à 19h30, heure quelque peu indue, dans une salle quasi vide, exception faite des sièges du fond de salle, déjà totalement occupés, la moyenne d'âge relativement élevée expliquant peut-être cela. Ces derniers sont en réalité une aberration musicale, le seul groupe de 2012 capable de sonner comme en 1992, des shoegazers élevés aux pirates de Rain, aux premiers albums de The Charlatans tout en incluant quelques sonorités psyché façon Dandy Warhols. Soit on aime le principe, soit on attend patiemment la fin du set, arrivée relativement abruptement pour un groupe sensé relever le défi de conquérir un public pas acquis à sa cause.



Moins de vingt minutes plus tard, Richard Hawley fait son entrée sur scène dans une salle enfin pleine, même si les balcons restent fermés pour l'occasion. L'homme est visiblement ravi d'être là et après des salutations toutes Sheffieldiennes, l'anglais entame le premier single issu de son dernier album Standing At The Sky's Edge dans une approbation générale. Il faut dire qu'il y a de quoi se demander si le public va suivre, une partie semblant dans un état quasi-létargique. Le titre fonctionne diablement bien en live, Richard Hawley poussant la mélodie à l'extrême, tordant et distordant le titre, le poussant dans ses retranchements.

Malgré quelques longueurs, les titres plus calmes poussant plus à la réflexion qu'à l'ambiance débridée, l'ensemble reste cohérent. Tonight The Streets Are Ours est tout spécialement attendu et, au vu des regards de mes voisines, il est évident que le charme opèr. C'est donc un set en forme de Best Of pour initiés que Richard Hawley offre ce mercredi, car malgré une magie évidente et palpable entre ses fans et lui, difficile pour les non-fans d'intégrer le cercle fermé des aficionados.



C'est finalement une petite heure et vingt minutes de musique que Richard Hawley aura offert ce soir, présentant son groupe avant de revenir finalement pour un rappel de deux titres.

A la sortie de La Cigale, aux alentours de vingt-deux heures quinze, les regards brillent encore du respect que l'on confère uniquement aux meilleurs showmen ou songwriters. Richard Hawley n'a rien à prouver et confirme ses galons de rock star et de mentor de la nouvelle génération.