Two Door Cinema Club est l'un de ces innombrables groupes d'électro pop dont la presse britannique s'entiche régulièrement depuis quelques années. Jeudi soir, le groupe se produisait dans un Olympia complet et devant une foule plus totalement adolescente. En effet, pour les trois Nord-Irlandais, c'était le troisième concert de l'année sur le sol parisien et le groupe draine maintenant un public plus hétéroclite qu'à ses débuts. Après le Nouveau Casino en février et la Cigale en juin, le groupe revenait donc dans la salle mythique et malgré tout très solennelle du boulevard des Capucines.

Deux premières parties ouvrent pour l'occasion.
Florrie, jeune songwriter Londonienne, assure plutôt bien le show avec ses musiciens avant d'être suivie par
The Teenagers, groupe français agaçant, qui ne peut s'empêcher de faire monter une demi-douzaine d'adolescentes sur scène au moment de jouer son single
Homecoming. Certainement très bien pour conclure une année de terminale dans un lycée privé de province mais rien de très surprenant ou excitant. C'est d'ailleurs à cet instant qu'une partie du public fuit littéralement au bar, préférant se constituer une réserve de bière que de supporter la fin de leur set.
C'est vers 21h45 que les
Two Door Cinema Club montent - enfin - sur scène devant un public survolté très majoritairement féminin. C'est donc avec
Cigarettes In The Theatre que le groupe se lance au milieu des cris et des applaudissements. Les titres s'enchainent avec
Hands Off My Cash, Monty et
Do You Want It All et le public maintient la pression, sautant en l'air. Les retardataires de bout de salle qui n'y voient pas grand chose s'en fichent et profitent de chaque moment du concert. A la limite des larmes pour certaines, d'ailleurs. Côté lumières, mieux vaut ne pas être épileptique ce soir.
Something Good Can Work, le single que tout le monde a entendu au moins une fois (merci la publicité pour une banque bien de chez nous), reçoit les suffrages populaires et il faut reconnaître que ces trois-là ont pondu une petite perle pop.

De façon surprenante, le groupe, pour son troisième concert de l'année en tête d'affiche à Paris, rappelons le, semble garder la même motivation et un vrai plaisir à être sur scène. Mais pourtant, on ne peut s'empêcher de leur trouver un côté rébarbatif, à commencer par la rythmique binaire, de la première à la dernière chanson, en passant par le côté bubblegum et gentillet-niais des titres. Pas un semblant de rébellion, pas un son de guitare plus haut qu'un autre, carré, au millimètre près. Propre mais sans aspérités.
Après presque un an de tournée, les Two Door Cinema Club ont acquis une véritable maturité scénique. Il leur faudra dorénavant acquérir la même maturité de composition pour espérer devenir plus que le groupe de l'année 2010.