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Scout Niblett

Paris, Café de la Danse - 9 mai 2011

Live-report par Sandra Stefanini

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Après le Nouveau Casino, la Maroquinerie, le Scopitone ou encore le Point Ephémère, c'est en habituée des scènes parisiennes que nous retrouvons ce soir Scout Niblett au Café de la Danse. Cette magnifique salle à la hauteur sous plafond impressionnante mais néanmoins chaleureuse et cosy est l'écrin parfait pour la musique de Scout, alias Emma Louise.

On la dirait tout droit arrivée du Seattle des années 90 avec sa dégaine grungy. Une bouteille de vin rouge posée au sol devant elle, l'air réservé mais pas timide, elle prend sa guitare. Scoutt est accompagnée de son batteur/guitariste, Daniel Wilson. Les lumières sont chaudes, le public tranquillement assis par terre devant la scène ou dans les gradins dans une ambiance feu de camp.

 

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Les influences grunge dont l'anglaise se réclame sont assez flagrantes dès qu'elle commence à jouer, le son de sa guitare rappelle celui de Jerry Cantrell d'Alice in Chains, époque Dirt. La simplicité du duo guitare/batterie n'empêche en rien son efficacité dans les morceaux les plus rapides et rythmés. Cette force devient douce et planante sur les morceaux les plus atmosphériques de la demoiselle. Sa voix puissante fait passer toute une palette de sentiments, elle vit totalement ses textes, et le public, relativement calme et silencieux en dehors d'applaudissements tonitruants entre les morceaux, permet aux chansons de prendre toute leur ampleur et de dérouler toutes leurs émotions.
On citera par exemple Wolfie, lorsqu'elle chante « we slept late again, and we walked into town, I held your hand in mine, I don't know who was more proud to be with the other, but I think it was me, I think it was me », il est difficile de penser que ces mots ne transpirent pas le vécu, l'authenticité.

 

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Scout délaisse parfois sa guitare pour s'installer derrière la batterie, pour interpréter par exemple une de ses chansons favorites, Your Beat Kicks Back Like Death et son leitmotiv entêtant « We're all gonna die, we don't know when, we don't know how » chanté d'une voix légère sur un simple rythme de batterie. Ce soir elle nous gratifie même d'une version spéciale, un mash-up avec le fameux hymne des années 80s We Are The World tout à fait réussi.
Car Scout Niblett ce n'est pas seulement l'émotion et une certaine gravité, c'est aussi un personnage souriant, amusant et enjoué, prêt à communiquer avec son public. Tranquillement assis au début, les fans se sont maintenant levés et massés devant la scène. Certains pogotent, l'ambiance est désormais électrique. On notera également l' excellente reprise du fameux morceau de Paul McCartney Maybe I'm Amazed, et même si les mots ne sont pas les siens, elle s'approprie complétement la chanson.

Force est de constater que Scout Niblett n'est pas juste une artiste comme les autres, mais avant tout une vraie « performer ». Une vraie présence scénique, de l'émotion à revendre, un contact chaleureux avec son public, tout cela venant sublimer des compositions si poignantes.