Dead Kids

L’humour dans la musique est une qualité rare mais précieuse. Les Dead Kids sont emmenés par un leader à la fois charismatique, irrévérencieux et franchement amusant. Aller à un concert du groupe, c’est voir une performance, sourire jusqu’aux oreilles et mine hallucinée devant ce déchainement de bêtises et de cabrioles potaches. Malheureusement, en disque, une blague passe beaucoup moins bien, il ne suffit pas d’être drôle, il faut aussi être bon.

Ce troisième single, Into The Fire, n’est clairement pas leur meilleur de leur discographie pourtant peu mémorable, en dehors du très sympathique Fear & Fluoride. Le morceau titre touche à un rock dansant vaguement disco moderne assez pauvre et banal. Le groupe a enclenché le pilote automatique en sortant une basse un brin rondouillarde et une mélodie trop pauvre pour être mémorable. En face B, ARM commence parfaitement, on s’attend à un morceau beaucoup plus sombre, dépouillé, les sons sont tendus, le chant vacillant, on commence à sentir ce léger sentiment d’oppression new wave si savoureux… Mais quelques instants plus tard, le chanteur, ce grand blagueur, détruit son morceau en parodie et le conclut avec une chute grotesque.

Quelle frustration ! On aime l’humour et le potentiel des Dead Kids, mais occasionnellement prendre plus au sérieux leurs propres chansons pourraient les rendre plus fort et plus intéressant. Il ne suffit pas d’être bon sur scène, il faut pouvoir nourrir notre appétit en galettes de plastique et ne pas saccager son talent à cause d’un goût immodéré pour le théâtre de guignol.