Flashguns

Si jeunes et déjà si insolemment faciles, il est toujours étonnant de voir à quel point les anglais sont capables de nous sortir des groupes de minots à peine pubères aussi talentueux. Nos voisins d'outre-manche sont précoces, certains sont même papas à 13 ans... Heureusement pour nous, Flashguns passent leur énergie sur les instruments et s'offrent un bien bel avenir.

Les Flashguns sont des élèves modèles, biberonnés au post punk – new wave de leurs grands frères (Editors, Bloc Party, The Maccabees...) et parents (Echo and The Bunnymen), ils en connaissent toutes les ficelles : guitares cristallines nappées de clavier 80s orgues ou synthés, urgence adolescente, chant fragile mais valeureux... Locarno tient presque de l'exercice de style maîtrisé. Efficace, désinvolte, il est assez déconcertant d'aisance. Trop sagaces peut-être ? Le morceau est presque trop prévisible. Mais ne gâchons pas notre plaisir, ce n'est qu'un single après tout.
D'autant que la face B, Ro Shambo a le vertige, malmenée par ce rythme qui avance à cloche pied et une guitare en contre temps. La chanson montre une facette moins équilibrée, spontanéité bienvenue et très réussie.

L'éclair de la pochette est bien choisi, la musique du groupe est électrique et fuse. Attention, ne pas mettre la tête la sous l'arbre de la facilité, ils risqueraient de s'électrocuter. Après Timehouse Blue, premier single canon, Flashguns confirment qu'ils sont d'excellents élèves. Ils passeront peut-être bientôt leur diplôme avec mention.